Les Voix de la Tech - Épisode 26
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NOTES ET LIENS:
Les Voix de la Tech, épisode 26 !
Vendredi 28 février 2025.
Présentation: Benjamin Vincent et Fabrice Neuman.
Au programme :
🎙️ Qu'attendre du Mobile World Congress 2025 qui ouvre ses portes lundi 3 mars à Barcelone: Christophe Romei, consultant, spécialiste du secteur des télécoms, fondateur du site servicesmobiles.fr et podcasteur ("135 grammes" et "Le Garage des Telcos") partage avec nous, avant son ouverture, les tendances du salon des technologies mobiles ; Clément Sauvage, lui, est entrepreneur et développeur d'applications pour les environnements Apple. Il vient de lancer "Meow!", une application alternative pour utiliser l'agent conversationnel de Mistral AI, "Le Chat", sur Mac et sur iPhone. Quels avantage à l'utiliser : c'est le programme de cet épisode 26 du 28 février 2025.
Au sommaire, cette semaine :
➡️ 00:02:19 : Christophe Romei, consultant, spécialiste du secteur des télécoms, fondateur du site servicesmobiles.fr et podcasteur ("135 grammes" et "Le Garage des Telcos") partage avec nous, avant son ouverture, les tendances du Mobile World Congress 2025, le salon des technologies mobiles de Barcelone qui ouvre ses portes lundi prochain, 3 mars.
➡️ 00:15:11 : Clément Sauvage, entrepreneur et développeur d'applications pour l'univers Apple, vient de lancer Meow! sur Mac (disponible sur le Mac App Store) et iPhone (imminent), une application qu'il présente comme meilleure et plus efficace que l’appli officielle de Mistral AI pour utiliser son agent conversationnel "Le Chat". Il nous décrit aussi sa vision de l'IA aujourd'hui..
Nous écouter, nous suivre :
🎧 Version intégrale : apple.co/4dVkHWV
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Habillage musical par Eddy Gronfier (Twitter / X - Spotify)
(Attention, cette transcription est réalisée par une IA et peut contenir de erreurs)
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- Bonjour, ici la voix de Fabrice Neuman.
- Et ici la voix de Benjamin Vincent.
Vendredi 21 février 2025, bienvenue dans Les Voix de la Tech épisode 25.
- Les Voix de la Tech chaque vendredi, en moins de 30 minutes, c'est l'actu tech décrypté par les voix qui la font.
- Et si vous en voulez plus, la version intégrale de cet épisode avec les interviews en entier est de retour sur Apple Podcast.
- Au menu pour vos oreilles cette semaine Benjamin, le nouvel iPhone 16e, forcément une mise à jour attendue et appréciable, mais peut-on encore parler d'iPhone abordables ?
En tout cas, on va écouter Tim Cook et Kaiann Drance qui est la VP marketing pour les iPhone, essayer de nous en convaincre.
- La fin lamentable de l'AI Pin, de Human, cette broche digne de Star Trek qui va totalement s'arrêter de fonctionner le 28 février à minuit.
Ken Kocienda, l'un de ses concepteurs, m'avait accordé une interview au Mobile World Congress 2024 et on va le voir, elle était prémonitoire.
- L'explosion de la demande de services autour de l'intelligence artificielle et la spécificité française dans le domaine de l'IA, notamment avec Mistral.
Rahul Pathak les connaît bien, il travaille avec eux, lui qui est vice-président chez Amazon Web Services, on dit souvent AWS, en charge de la data et de l'IA, vous allez l'entendre.
Et puis deux mois après Willow annoncée par Google, Microsoft vient à son tour de dégainer son processeur quantique baptisé Majorana 1.
On va en parler avec Olivier Ezratti, éminent spécialiste du quantique de retour dans les voies de la tech et il n'est pas convaincu.
- La famille iPhone 16 s'est donc agrandie avec l'annonce mercredi soir de l'iPhone 16e.
- Oui, le 16e succède en réalité à l'iPhone SE3 dans le rôle de l'iPhone flambant neuf, le moins cher au catalogue.
Et voici comment Tim Cook, le CEO d'Apple, a officialisé son arrivée.
C'était dans une vidéo mise en ligne mercredi vers 17h sur le site d'Apple.
Tim Cook
Alors le plus abordable des membres de la famille iPhone 16 dit Tim Cook, Fabrice, est-ce qu'il est abordable pour autant ? Parce que c'est vrai, il propose pas mal d'évolutions qui sont intéressantes, mais au passage, il quitte la zone des 500 euros pour celle des 700 euros, 719 euros précisément pris de départ en France.
Est-ce que Apple, Fabrice, n'est pas en train de perdre ce qui était l'idée intéressante du SE ?
Je pense que oui.
La première preuve finalement, c'est le changement de nom.
Le nom SE a disparu pour laisser la place au numéro de la gamme actuelle, les iPhone 16.
Probablement que ce sera un iPhone qui sera renouvelé plus souvent que l'iPhone SE.
Ça c'était peut-être un des problèmes de la gamme SE qui était souvent gardé entre deux et trois ans au catalogue.
Donc quand on arrivait à la troisième année et qu'il fallait toujours payer le même prix pour un iPhone qui était vraiment vieillissant, ça c'était dommage.
Mais là, 719 euros avec quelques compromis qui font un peu mal.
C'est-à-dire qu'il n'y a plus qu'un seul objectif photo.
Il n'y a pas les aimants de MagSafe qui sont un des atouts principaux, peut-être pas principaux, mais vraiment intéressants pour les iPhone.
Il y a vraiment des choses comme ça qui sont un petit peu dommages.
Et puis surtout, je trouve que maintenant, cet iPhone qui est en train de gagner, qui a du mal à tenir tête aux concurrents chez Android, pour 500 euros chez Android, quelle que soit la marque, on peut avoir un téléphone avec un écran plus grand, avec un écran à rafraîchissement 120 Hz et avec trois objectifs photo.
Donc c'est un petit peu difficile, je trouve, pour Apple de tenir la concurrence.
Alors la nouveauté, la moins visible, mais la plus stratégique, c'est l'inauguration du premier modem cellulaire conçu par Apple, le C1.
Apple a dépensé plusieurs milliards de dollars, travaillé dessus depuis des années.
Écoutez comment Kaiann Drance, la vice-présidente chargée du marketing mondial de l'iPhone, a annoncé ce premier modem Apple mercredi soir.
Avec l'iPhone 16, nous élargissons les avantages des processeurs Apple avec le C1, le premier modem cellulaire conçu par Apple.
Il offre une connectivité 5G rapide et fiable et c'est le modem le plus économe en énergie jamais intégrée dans un iPhone.
Nous combinons l'incroyable efficacité énergétique des puces Apple avec un tout nouveau design interne pour l'iPhone 16 qui a été optimisé pour une batterie plus grande.
Ensemble, cela ouvre la voie à un niveau sans précédent d'autonomie de batterie dans un iPhone de 6,1 pouces.
26 heures de lecture vidéo, c'est époustouflant.
Voilà Kaiann Drance traduite en français par Lipitt avec quelques petites erreurs au passage, c'est bien l'iPhone 16e.
Et pas 16eme.
Il est question.
Bon, plus sérieusement, Fabrice, bénéfice pour l'utilisateur, elle le dit avec une autonomie accrue.
On testera bien sûr pour savoir comment cet iPhone 16e accroche les réseaux cellulaires et le Wi-Fi, mais bénéfice aussi pour Apple qui commence à prendre son indépendance vis-à-vis de son fournisseur historique de modem à savoir Qualcomm.
Et ça, c'est très important.
C'est très, très important pour Apple.
On sait aussi qu'Apple a cette volonté toujours de tout maîtriser.
Donc, c'était même étonnant que les modems à l'intérieur des iPhones ne soient pas encore fabriqués ou en tout cas conçus par Apple.
Apple avait racheté la division modem d'Intel en 2019.
Il se trouve aussi que comme par hasard, il y a une concomitance de faits, c'est à dire qu'il fallait qu'Apple puisse vraiment avancer dans la conception de son modem et puis aussi attendre la fin du contrat qui les liait à Qualcomm.
C'est en gros désormais chose faite.
Donc, on s'attend probablement à ce que les iPhone 17 soient eux aussi équipés des modems maison.
On verra ce que ça donne.
C'est vrai qu'on a vraiment envie de tester ça parce qu'il y a eu déjà quand même un iPhone avec un modem Intel dedans, c'était du temps de l'iPhone 7 en 2016.
Et à ce moment là, la comparaison avait été un petit peu brutale parce qu'il y avait des iPhone 7 avec modem Intel et d'autres avec modem Qualcomm.
Et ceux équipés des modems Intel étaient entre 20 et 30% moins rapides sur le réseau 4G LTE à l'époque.
Donc, on a hâte de voir si Apple a refait son retard dans le domaine.
Allez, dans un instant, l'AI Pin, le 20 février, à minuit, l'aventure sera définitivement terminée et on va écouter l'un de ceux qui ont contribué à le faire exister chez Human.
Ils rêvaient en milliards de dollars, ils vont se retrouver tous les deux chez HP à essayer d'imaginer des imprimantes et des caméras pour salles de réunion intelligentes.
Alors, on ne va pas plaindre Imran Chaudhry et Bethany Bongiorno, les deux anciens que la modestie n'a jamais caractérisé.
Ils ont quand même réussi à refourguer Humane pour 116 millions de dollars, sans trop se soucier des milliers, peut-être des dizaines de milliers de clients qu'ils apprêtent à planter en débranchant le réseau le 28 février à minuit.
En clair, dans une semaine, tous l'AI Pin deviendront inutilisables.
Et oui, pour comprendre ce fiasco, on vous propose une voix de la tech sortie de nos archives puisqu'il y a un an, presque, jour pour jour, j'ai rencontré Ken Kocienda au Mobile World Congress 2024 à Barcelone.
Après 15 ans chez Apple, il avait rejoint Humane pour créer cet AIPin.
Nous étions alors quelques jours avant la livraison des toutes premières commandes et pourtant, on sentait déjà que le cœur n'y était plus vraiment, comme si les rumeurs de ventes catastrophiques étaient fondées.
Alors, j'avais fait en sorte de ne pas lui poser la question directement, frontalement pendant l'interview, mais pensez-y en écoutant Ken Kocienda avec cette année de recul et cette nouvelle.
Une interview traduite de l'anglais vers le français par l'AI Pin qui essaye au mieux de reproduire nos voix et notamment la mienne.
Ken Kocienda.
Bon, Benjamin, tu te souviens peut-être que déjà à l'époque, moi, j'étais franchement pas convaincu par l'AI-PIN.
C'est vrai, contrairement à moi.
Bon, je pense que, allez, soyons gentils, mais c'est vrai, sincèrement, sincèrement, t'y croyais, t'avais envie d'y croire, en fait, parce qu'il y a un vrai côté Star Trek avec ce communicateur qu'on tape avec un doigt ou deux sur le pan de sa chemise et puis on lui parle et il se passe quelque chose.
C'est vrai.
Je crois qu'il y a eu un excès de melon, il n'y a pas d'autre mot, de la part de ces deux anciens d'Apple qui étaient Apple, qui ont vraiment pris leur temps en créant cette startup, qui ont quand même attiré un quart de milliard de dollars d'investissement.
Donc, ils avaient quand même de la ressource.
Ils ont créé un produit qui, je trouve, était intéressant, mais ils ont trop joué la carte du buzz de "on vous dit rien, vous allez voir ce que vous allez voir" et tout.
Et quand le produit est sorti, avec les premiers testeurs entre les mains, ils se sont fait démonter.
Et je pense que c'est là que ça s'est joué, c'est-à-dire que les clients qui auraient pu être intéressés en lisant les premiers tests se sont dit "en fait non, je ne vais pas mettre 700 dollars là-dedans".
Et on le voit, ceux qui ont quand même osé, ils se retrouvent avec un...
Ce n'est même pas un presse-papier, tu ne peux rien tenir, je pense, avec ce petit truc.
Je n'ai jamais entre les mains, je ne pense pas que ce soit très lourd, effectivement.
Pas très lourd.
Je me souviens encore du test, notamment de The Verge, le test vidéo qu'on peut retrouver.
Et c'est comme tu dis, c'est terrifiant, c'est terrible.
C'est terrible parce qu'on voit que ça ne tient pas ses promesses.
Donc ils ont vraiment fait monter la sauce, en plus ils ne tiennent pas les promesses.
Ils ont eu aussi des problèmes.
C'est très difficile de lancer une startup pour créer du matériel.
Ils ont eu des problèmes de fabrication, avec des rappels de batteries.
Dans le communiqué, en gros, ils ont dit "les rappels de batteries ne sont pas terminés.
Ceux qui n'ont pas eu de la nouvelle batterie, on va vous rembourser le prix de la batterie".
Donc voilà.
Le seul point, pas positif, mais peut-être un peu moins important que je retiens, c'est que je crois qu'au final, ils en ont vendu quelques milliers seulement.
Et que ceux qui se sont lancés là-dedans savaient bien qu'ils étaient un peu "beta testers" eux-mêmes, par définition, pour essayer de tester quelque chose qui, visiblement, était un peu futuriste.
Dans le tas, je pense qu'il y a beaucoup de Youtubers et d'influenceurs qui, de toute façon, ont bien récupéré leur investissement en faisant du buzz avec, et des vidéos et tout ça.
Et voilà, ça va rester dans le musée des ratés technologiques.
Allez, dans un instant du sérieux, du lourd, les promesses de Microsoft autour de Majorana 1, son processeur quantique, avec le retour d'Olivier Ezratti.
A tout de suite.
Bonjour Olivier Ezratti.
Salut Fabrice.
Salut Olivier, et merci d'être de retour dans les Voix de la Tech.
Avec plaisir, encore pour parler quantique.
Exactement, parce que c'est quand même ta deuxième participation au podcast.
Tu étais avec nous le 13 décembre dernier dans l'épisode 12 pour nous aider, déjà effectivement, à comprendre l'annonce par Google de Willow, un processeur quantique.
Et oui, on est deux mois plus tard Olivier, et cette semaine c'est Microsoft qui semble avoir réalisé une avancée majeure avec Majorana 1, une puce quantique qui s'appuie sur un nouveau matériau présenté comme révolutionnaire, un topo conducteur Fabrice.
Oui, alors je ne suis pas sûr de savoir à quoi ça correspond.
Heureusement qu'Olivier est là.
On va rappeler Olivier que tu es consultant enseignant à Normal Sup, à l'EPITA, à Centrale notamment.
Tu es l'auteur d'un livre, alors on est obligé de le dire, gros livre, de plus de 1500 pages sur le quantique et aussi l'un des meilleurs vulgarisateurs de la chose.
C'est aussi pour ça qu'on a voulu que tu sois là.
Alors voilà, donc il se trouve qu'Étienne Klein est un fondu d'Ettore Majorana, le physicien.
Microsoft y fait référence.
Voilà le contexte de l'annonce de Microsoft.
Alors qu'est-ce qu'il faut en comprendre Olivier ?
C'est un sujet assez compliqué comme d'habitude dans le quantique.
Je vais essayer de décortiquer l'annonce par le haut.
En fait, cette semaine, Microsoft a annoncé plusieurs choses.
Ils ont d'abord publié un papier dans Nature, qui probablement a été soumis il y a environ un an au journal, et qui est un papier qui montre comment ils ont réussi à mesurer l'état de ce système de Majorana, qui d'ailleurs n'est pas encore incubé dans le papier qu'ils ont publié.
Et c'est un papier qui a généré une énorme polémique parce que ce papier-là, il a été refusé par deux des referee.
Les referee, c'est les gens qui relisent le papier, qui le valident.
Et il semblerait que les deux autres qui l'ont validé étaient conflictés, comme on dit, c'est-à-dire qu'ils étaient plus ou moins liés à Microsoft ou ils avaient écrit des papiers eux-mêmes rétractés par le passé.
Donc c'est assez sulfuré comme environnement.
Donc ça, c'est la première chose.
La deuxième, c'est que basé là-dessus, au même moment, Microsoft a publié ce qu'on appelle un préprint, c'est-à-dire un papier qui n'est pas passé par un journal, un comité d'auteurs.
Et pourquoi ? C'est parce que c'est ce qu'on appelle dans le jargon un blueprint, c'est-à-dire que c'est une sorte de papier scientifique qui décrit leur roadmap technique, ce qu'ils veulent faire pour créer un ordinateur quantique à base de ces qubits-là.
Donc là, c'est un papier qui est futuriste, qui indique un petit peu ce qu'ils veulent faire, comment ils veulent le faire, jusqu'à supporter un million de qubits de Majorana, supporter ce qu'on appelle des qubits corrigés, des qubits logiques de l'ordre du millier.
Et donc, ils écrivent tout ça.
C'est une intention ou c'est une réalisation ?
Non, c'est une intention, mais ça, c'est assez classique.
Il y a beaucoup de sociétés qui font ça, notamment les startups, les startups comme Photonics au Canada, comme Collab aux États-Unis avec qui je suis en contact, dans les qubits superconducteurs.
Régulièrement, les startups publient des papiers qui décrivent comment ils veulent réaliser l'ordinateur quantique, qui réalise les promesses qui sont attendues.
Donc, ce n'est pas une tactique qui est atypique ou anormale ou contestable.
Sauf que c'est un papier qui décrit une architecture, mais qui n'est pas encore réalisée.
Ça donne un peu une idée de comment ils veulent le faire.
Souvent, il y a des trous dans la raquette, ce n'est pas complet.
Notamment dans le cadre du papier de Microsoft, il manque plein d'infos.
Il manque plein d'infos chiffrées.
On n'a aucune idée de la qualité des qubits qu'ils vont générer.
On ne sait pas trop quel genre de programme ça permettra de faire tourner.
C'est surtout un papier de physique, un papier sur la correction d'erreur.
Tu peux nous rappeler le qubit, Olivier, pour ceux qui n'avaient pas suivi l'épisode du mois de décembre ?
Un qubit, c'est à la fois un objet mathématique et un objet physique qu'on utilise pour programmer les ordinateurs quantiques et qui a cette caractéristique d'avoir une richesse d'informations qui le contient, qui est plus large que ce qu'on a dans un bit classique.
Donc, en gros, j'aime bien parler en langage informatique, c'est un peu l'équivalent d'un système qui gère deux nombres flottants, pour ceux qui font de la programmation.
Et l'intérêt n'est pas d'avoir un seul qubit, c'est d'en avoir plusieurs.
Un million de qubits, ce serait énorme.
Un million de qubits, ce serait deux puissances, ça, évidemment, c'est énorme.
Mais comme ce sont des qubits bruités, y compris ceux de Majorana, on est amené à créer ce qu'on appelle des qubits corrigés.
Et là, on en a beaucoup moins.
Aujourd'hui, on en a à peine une dizaine dans les premières expériences qui sont réalisées, ou quelques dizaines.
Et l'objectif, c'est d'en avoir des milliers.
C'est un sujet complexe, parce que les qubits des machines aujourd'hui ne sont pas parfaits.
On essaie de les corriger, donc on en a besoin de beaucoup d'imparfaits pour faire des qubits de meilleure qualité.
Et voilà.
Vraiment, l'annonce de Microsoft, elle a l'air très concrète, parce qu'il y a quand même deux photos de ce processeur Majorana 1, dont une photo du processeur posé dans le creux de la main.
Or, c'est justement une des images qu'utilise Satya Nadella dans son papier pour dire que d'ici quelques années, il dit ce ne sera pas des décennies, ce sera quelques années, on aura dans le creux de la main une puissance supérieure à la puissance de tous les ordinateurs sur Terre cumulée.
Il nous vend du rêve, on est dans le concret.
Je me permets, un, de dire que c'est du baratin et ça n'a aucun sens.
Et deuxièmement, montrer une puce, ça ne veut rien dire.
Alors, moi, je pense qu'en matière de communication, Microsoft, comme pas mal d'autres entreprises du secteur, ils promettent, monts et merveilles, à une échéance court terme qui, à mon sens, dans le meilleur des cas, sera plutôt long terme.
Pourquoi ? Parce qu'ils sous-estiment les cycles de mise au point.
Je vais me comparer à IBM, par exemple.
IBM, ça fait à peu près 9 ans qu'ils ont des qubits qui marchent.
Donc, leur première machine, elle a été mise dans le cloud entre 2015 et 2016.
A l'époque, ils avaient 5 qubits.
Ces 5 qubits, dessus, on pouvait faire des opérations, des portes à 1 qubit, des portes à 2 qubits, on pouvait tester un petit programme avec 5 qubits, on pouvait commencer à coder.
Et il y avait le logiciel qui allait avec, qui était dans le cloud.
Ça, c'est en 2016.
Aujourd'hui, ils sont à 56 qubits, qui sont de meilleure qualité, avec lesquels on peut faire un peu plus de choses.
Aujourd'hui, Microsoft n'en est même pas à 1 qubit, qui n'est même pas testable en ligne.
Donc, ils ne sont même pas à l'équivalent de 2016 pour IBM.
Donc, prétendre que d'entre 3 et 4 ans, ils vont faire un ordinateur qui contient des milliers de qubits logiques, qui vont résoudre des problèmes tels que ceux que Satyadala raconte, c'est du foutage de gueule.
Microsoft survend clairement.
Et le problème de Microsoft aujourd'hui, c'est qu'ils ont totalement perdu leur crédibilité ces 8 dernières années.
Parce qu'ils ont annoncé plusieurs fois, c'est tous les 2 ans quasiment, une nouvelle avancée sur Majorana.
A chaque fois, ça y est, dans 2 ans, 3 ans, c'est fait.
Et à chaque fois, les scientifiques démolissaient ce qu'ils avaient annoncé.
Et donc, Microsoft a beaucoup à prouver aujourd'hui.
Alors, pour l'instant, ils ont une puce avec 1 qubit pour lequel il manque des informations scientifiques.
Puisque je vous ai raconté tout à l'heure qu'il y a un papier qui n'est pas encore publié.
Donc, on ne peut même pas juger sur pièce.
Donc, il faut être très prudent.
Alors, moi, je ne vais pas démolir Microsoft.
En plus, j'ai travaillé chez eux il y a longtemps.
Mais ce que je veux dire, c'est qu'il faut être très prudent par rapport à leur communication scientifique, surtout quand elle est emballée par les dirigeants.
Et il ne faut pas oustimer le cycle de mise au point.
Et comme on dit en américain « Thing is believing ». Donc, on pourra juger sur pièce que ce truc-là est prometteur.
Je ne dis même pas que ça marche, que c'est prometteur.
Le jour où on aura quelques qubits complets de Majorana qu'on peut faire interagir entre eux, sur lesquels on peut au moins tester un petit programme avec quelques qubits.
Merci beaucoup Olivier Zerati pour ce deuxième passage dans les voies de la tech.
Merci à vous.
À la prochaine.
Exactement.
À la prochaine.
Il y en aura sûrement plein.
L'histoire va sans doute continuer.
Effectivement.
À bientôt Olivier.
Merci.
Fabrice, pendant le sommet pour l'action sur l'IA, quel est le message qu'on a cessé d'entendre ici en France ?
C'était simple.
C'était ça.
La France est le pays de l'IA et nos talents français sont uniques au monde.
Exactement.
Alors, puisque j'étais à Cannes la semaine dernière pour le World AI Cannes Festival, j'en ai profité pour sonder l'un des meilleurs spécialistes mondiaux de l'IA.
Il s'appelle Rahul Pathak.
Il est vice-président chez AWS.
Une interview traduite avec l'aide de la technologie de Lipitt.
Rahul Pathak
C'est la fin de l'épisode 25 des Voix de la Tech.
Mais on vous donne déjà rendez-vous vendredi prochain, le 28 février, pour le numéro 26.
Et Fabrice, je t'attends au tournant avec le gâteau et les bougies.
Ah bon, pourquoi ? Le numéro 26, ça veut dire quelque chose ?
Non, le 28 février, c'est mon anniversaire.
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Même concept, même sommaire, même voix, mais avec des interviews en totalité.
Merci de votre fidélité et à vendredi prochain.
À vendredi prochain. Salut à tous.