Les médias français disent non au "pillage" par les opérateurs d’IA, Translated, Google face à chatGPT

Les Voix de la Tech - Épisode 23    
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NOTES ET LIENS:

Les Voix de la Tech, épisode 23 !

Vendredi 7 février 2025.

Présentation: Benjamin Vincent et Fabrice Neuman.

Au programme :

➡️ 00:03:19 : Bertrand Gié, directeur délégué du pôle News au Figaro et président du GESTE, le Groupement des éditeurs et services en ligne, explique la tribune co-signée par les représentants de près de 1.000 éditeurs de médias, 3.000 titres et 25.000 journalistes pour qu'à l'occasion du Sommet pour l'action sur l'IA à Paris, les pouvoirs publics imposent un dialogue structuré aux opérateurs d'IA générative avec les médias français qui dénoncent un "pillage" de leurs contenus, sans traçabilité et sans rémunération.

➡️ 00:12:44 : Jordan Belly est journaliste et spécialiste en SEO (optimisation destinée aux moteurs de recherche sur Internet). Il décrypte avec nous l'annonce de la mise à disposition du moteur de recherche d'OpenAI sans même créer un compte et ses conséquences notamment pour Google et sa poule aux oeufs d'or, la recherche sur Internet.

➡️ 00:18:36 : La patience de Marco Trombetti, CEO et co-fondateur de Translated, est enfin récompensée, après plus de 25 ans de travail : la puissance de l'IA est enfin à la hauteur de ce qu'il présente comme le traducteur automatique le plus précis au monde avec 2,5 erreurs seulement pour 1.000 mots en moyenne. Il nous présente Lara et ses nouveaux outils de sous-titrage et de doublage qu'il espère mettre à portée de tous.


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Habillage musical par Eddy Gronfier (Twitter / X - Spotify)





Transcription de l'épisode

(Attention, cette transcription est réalisée par une IA et peut contenir de erreurs)

Bonjour, ici la voix de Fabrice Neuman. Et ici la voix de Benjamin Vincent. Vendredi 7 février 2025, bienvenue dans les Voix de la Tech épisode 23. Les Voix de la Tech chaque vendredi, en moins de 30 minutes, c'est l'actu tech décryptée par les voix qui la font. Et si vous en voulez plus, la version intégrale avec les interviews en entier vous attend sur Apple Podcast. Benjamin, on va encore beaucoup parler d'IA cette semaine forcément. Oui, c'est une folle semaine qui a commencé ce jeudi 6 février et qui arrive à son apogée lundi et mardi les 10 et 11 février, avec le sommet pour l'action sur l'intelligence artificielle à Paris, principalement entre le Grand Palais et l'Elysée.

Oui, parce que ce sommet a été initié par la France, il est co-présidé avec l'Inde. Ce sommet qui a pour but officiel de renforcer la coopération internationale pour créer, citons l'Elysée, une intelligence artificielle éthique, durable et inclusive. Officieusement et peut-être de manière plus réaliste, c'est aussi un moyen pour la France et l'Europe de ne pas laisser toute la place aux seuls géants américains et chinois. Et tout le monde veut sa part du gâteau, à croire les centaines de communiqués de presse autour de l'IA que j'ai reçus ces derniers jours. Il faut bien essayer de se faire connaître quand on est un peu plus petit que les géants pour ne pas laisser la place à l'IA qui est dominée par OpenAI, par Google, par Microsoft, par les autres. C'est le cas par exemple de Translated, un spécialiste de la traduction multilingue, qui après la traduction textuelle se lance aussi dans le sous-titrage et même le doublage audiovisuel quasi automatique. On en parle avec son PDG Marco Trombetti dans une vingtaine de minutes.

L'IA Générative avec des opérateurs d'intelligence artificielle désormais mondialement connus, accusés de piller les médias, parfois sans leur accord, sans les citer et sans les rémunérer. Six organisations d'éditeurs français qui représentent plus de 3 000 titres et plus de 25 000 journalistes co-signent une tribune qui pose trois conditions et qui appelle les pouvoirs publics à imposer un dialogue structuré avec les opérateurs de ces IA. On en parle dans un instant avec Bertrand Gié qui sera notre première voix de la Tech cette semaine. Il est directeur délégué du Pôle News au Figaro et président du Geste, le groupement des éditeurs de services en ligne. Il va nous expliquer l'inquiétude de la presse française. Au même moment, la révolution continue dans le domaine de la recherche sur Internet. OpenAI vient d'annoncer qu'il n'était plus obligatoire d'ouvrir un compte pour utiliser ChatGPT comme moteur de recherche.

On imagine l'alerte rouge à nouveau déclenché à Mountain View en Californie au siège de Google et de sa poubelle aux oeufs d'or Fabrice, la recherche Google. Cela dit Benjamin, on ne va pas remplacer Google tout de suite par ChatGPT. Les IA elles-mêmes semble-t-il s'appuient sur les résultats des moteurs de recherche traditionnels pour affiner leurs réponses. Jordan Belly, spécialiste du SEO, cette fameuse technique qui cherche à faire remonter les sites web en haut des résultats de Google justement, nous explique comment et pourquoi dans une dizaine de minutes.

Bonjour Bertrand Gillet. Bonjour Benjamin, bonjour Fabrice. Bonjour Bertrand. Vous êtes le directeur délégué du Pôle News au Figaro. Vous êtes aussi le président du Geste qui représente les éditeurs de contenu et services en ligne. Le sommet pour l'action sur l'IA se tient à Paris les 10 et 11 février. Et vous co-signez une tribune commune avec cinq autres fédérations et syndicats de la presse.

Ensemble vous représentez près de 1000 éditeurs de médias, 3000 titres et 25 000 journalistes. Vous avez pris la plume pour dire votre inquiétude face à l'IA générative et à ceux qui les opèrent. Alors pourquoi est-ce que vous l'avez fait et pourquoi vous l'avez fait maintenant ? Alors on l'a fait maintenant parce que ce sommet sur l'IA arrive et démarre et qu'on s'est dit que c'était le bon moment. On a été un peu interpellés par la façon dont il s'est construit et qu'on a eu le sentiment qu'on n'avait pas été tellement consultés dans la façon dont devait se gérer le programme et que ça n'a fait qu'augmenter un peu cette petite sonnette que l'on avait en nous qui disait que finalement les pouvoirs publics s'intéressent beaucoup à l'IA mais pas forcément dans le sens qui nous convient. Et donc on l'a fait parce qu'on est inquiet, parce qu'on sent qu'on est sur l'IA comme on était peut-être il y a 10-15 ans sur le web avec le search. C'est-à-dire qu'on est un peu dans une négation de la valeur des contenus.

Il y a 15 ans, on nous expliquait que c'était un honneur d'être référencés, qu'il fallait tout faire pour qu'on soit référencés et que finalement le trafic qui arrivait des moteurs de recherche était déjà une rémunération en soi. Et là on se dit qu'on prend un peu les mêmes et qu'on recommence. Et de façon presque pire parce que cette fois-ci on n'a pas de trafic directement et que les contenus sont pris par abri de mélanger et que donc c'est encore plus difficilement traçable qu'au sein des moteurs de recherche. Donc on est inquiet depuis longtemps, on trouve que les choses ne vont pas forcément dans le bon sens et ce sommet sur l'IA pour nous c'était l'occasion de rappeler quelques éléments qui me semblent vraiment importants. Juste avant d'entrer dans le détail de la tribune, en gros vous dites que le sommet sur l'IA il s'est construit un peu sans vous ? On a été informé du programme, de la façon dont les choses allaient se dérouler, plutôt que consulter pour essayer de comprendre et connaître nos enjeux et savoir comment on pouvait profiter de ce sommet pour justement prendre en considération les problématiques qui sont les nôtres. Mais est-ce que vous savez qui a été consulté alors à la MERS ?

Non, pas très bien. Peut-être que vous le savez, j'ai écouté le podcast pour essayer de comprendre un petit peu mieux. Dans cette tribune vous posez trois conditions pour que ça se passe bien, si je comprends bien. Quelles sont les conditions qu'il faut respecter pour que tout le monde y trouve son compte ? D'abord cette tribune c'est un souhait, c'est de dire qu'il faut dialoguer, c'est de dire que pour l'instant on a l'impression que les choses ne se passent pas comme nous le souhaitons, c'est-à-dire que nous nous souhaitons qu'il y ait des accords, qu'il y ait des licences qui soient trouvées. Et donc on interpelle les pouvoirs publics en disant que si ce marché fonctionne de façon anormale, à un moment il faudra sans doute le réguler. Et pour le réguler on aura besoin du soutien des pouvoirs publics, que ce soit au niveau européen, au niveau national, etc.

Donc c'est d'abord un rappel, c'est extrêmement important. Et puis ensuite effectivement on a trois conditions, trois points qui nous semblent extrêmement importants pour garantir la fiabilité de l'information au moment de l'IA générative. Trois points qui sont, j'allais dire, du bon sens. D'abord le premier point c'est respecter le choix des éditeurs et mettre fin au pillage. Aujourd'hui il y a un système doped out qui peut être mis en place par les éditeurs quand ils sont crawlés ou quand ils sont crappés par les outils d'analyse qui dit simplement écoutez ce contenu il est protégé par des droits, vous ne pouvez pas l'utiliser sans avoir notre accord et pour avoir notre accord voici quelque part nos coordonnées. Manifestement ça ne suffit pas puisqu'on constate tous les jours avec un certain nombre d'outils qui sont très efficaces parce qu'on va dire malgré ces systèmes doped out, on continue à être crawlés, scrappés, presque. Peut-être que la solution puisque l'opt-out ne suffit pas c'est d'inverser le système et de demander l'autorisation de mettre en place un système doped in.

Ça c'est vraiment extrêmement important, c'est le premier point. Le deuxième point évidemment c'est garantir la traçabilité des sources d'informations et évidemment on veut assurer la transparence des sources d'informations. C'est important pour les usagers qui doivent identifier les producteurs originaux de l'information, qui doivent s'assurer de la fiabilité, approfondir les connaissances du sujet. Évidemment c'est important pour les usagers puis c'est important pour les médias qui doivent être informés de la reprise qui est faite de nos contenus afin de pouvoir exiger des contreparties financières, afin de pouvoir rémunérer également partager cette valeur avec les auteurs. Vous savez que suite aux accords sur les droits voisins, on a mis en place des systèmes de reversement et de partage de cette valeur auprès des journalistes, auprès de ceux qui ont créé ça. Donc on a besoin de garantir la traçabilité des sources d'informations pour les usagers comme pour les médias. C'est notre deuxième point.

Et puis évidemment le troisième point c'est qu'on arrive à s'acquitter des droits d'exploitation des contenus. Il faut qu'on arrive à passer des accords, à créer des licences pour rémunérer les ayants droit normalement pour utiliser leur contenu et c'est évidemment extrêmement important. Donc on milite pour l'instauration d'un cadre, d'un marché de licences qui soit fondé sur le droit de propriété intellectuelle. Donc c'est vraiment j'allais dire du bon sens. Aujourd'hui malheureusement le bon sens n'a pas l'air de suffire.

Donc est-ce qu'il faudra réglementer vraisemblablement ? La réglementation, on va dire, n'est pas opposée à l'innovation ou à la création. Dans tous les modèles, les grands modèles d'industrie, il y a toujours eu des brevets qui ont contribué à faire en sorte que les progrès dans l'industrie ou ailleurs soient encadrés, permettent une juste répartition de la valeur entre ceux qui créent et ceux qui utilisent. On a pris la plume pour partager nos inquiétudes et puis nos recommandations. Mais vous disiez ça avec un sourire en coin. Nos coordonnées sont là, appelez-nous pour parler. Est-ce que personne ne vous appelle ?

Vous n'êtes en contact avec aucun des grands de l'IA qu'on connaît aujourd'hui comme OpenAI, Perplexity, Anthropique ? Il n'y a aucun contact avec vous entre par exemple Figaro et eux ? Quelques opérateurs que vous avez mentionnés ont choisi de passer quelques accords de licence dans le monde avec quelques éditeurs de contenu. Ce qui d'ailleurs pour nous est toujours évidemment une bonne nouvelle parce que d'abord cela crée un précédent. Et puis ensuite ça montre finalement qu'il y a un modèle de collaboration de licence qui est possible. Et puis ça montre évidemment, ce que l'on sait tous, c'est que ces moteurs, ces grands modèles, etc. , ils ont besoin d'être alimentés avec du contenu et des médias de qualité.

Donc ça fait bien quand même la preuve qu'il y a une voie possible. Mais malheureusement, ce sont des accords qui restent des exceptions. En France, c'est dans le monde et on a l'expérience effectivement tous en mémoire des droits voisins ou d'autres discussions où tant qu'on va dire qu'il n'y a pas un cadre, il n'y a pas une législation, il n'y a pas quelque part une menace derrière, il est difficile de contraindre ces opérateurs à passer des accords. Qu'est-ce que vous attendez du sommet concrètement Bertranger ? Est-ce que vous espérez que ce sujet des contenus et du respect à la fois des médias et des sources soit un des enjeux au centre des débats pendant ces deux jours ? C'est absolument ce qu'on espère. On a bien compris que le premier point de parler de l'IA, de toutes les opportunités que ça allait offrir pour nos sociétés, allait être traité au cours de ce sommet.

On ne voudrait pas que ça se fasse au détriment. On ne voudrait pas que la deuxième partie qui est extrêmement importante, qui consiste à se poser les bonnes questions et à voir comment est-ce qu'on peut créer un écosystème vertueux, nourrir les plateformes avec des contenus qui soient intelligents, qui soient fiables, qui soient des contenus professionnels, donc permettre d'améliorer la qualité du travail de ces plateformes tout en rémunérant ceux qui sont à l'origine de ces contenus. On ne voudrait pas que cette deuxième partie-là ne soit mise de côté au bénéfice de la première uniquement. Merci beaucoup Bertrandier, directeur délégué du Pôle News du Figaro et président du Geste, d'avoir été l'une de nos voix de la TEC cette semaine.

Merci Benjamin, merci Fabrice. Merci beaucoup Bertrand Gié.

Bonjour Jordan Belly. Bonjour Fabrice. Bonjour Jordan. Bonjour Benjamin.

Jordan, vous êtes journaliste, et notamment spécialisé depuis de nombreuses années dans le SEO, alors SEO ça veut dire Search Engine Optimization, autrement dit c'est tous les outils qui permettent aux sites web d'être les mieux référencés possibles dans les résultats des moteurs de recherche. Vous avez même publié sur le sujet un livre qui s'appelle Le Guide du rédacteur web technique SEO pour une meilleure visibilité en ligne aux éditions Edipro. Alors, on parle de moteurs de recherche, mais évidemment on parle surtout, voire quasiment uniquement de Google, puisque Google a quasiment un monopole sur le sujet. On va citer d'autres moteurs de recherche que certains connaissent peut-être, Bing, DuckDuckGo, Brave, mais tout ça c'est un peu loin derrière. Mais on se dit que la situation est quand même un peu en train de changer parce qu'on est de plus en plus nombreux à utiliser l'intelligence artificielle pour faire des recherches sur Internet, et même OpenAI a annoncé qu'il n'était plus nécessaire de créer un compte pour utiliser ChatGPT comme moteur de recherche. Alors la première question que j'ai envie de vous poser c'est est-ce que Google est mort ? Je pense que les classements Google sont encore importants pour l'IA en fait, tous les facteurs que nous en tant que SEO on va privilégier pour se positionner sur Google vont servir à l'IA, et je pense que l'IA sous-traite un peu en se focalisant un peu sur les classements de Google.

C'est intéressant ce que vous dites, est-ce que ChatGPT ou Perplexity ou les autres vont d'abord aller faire eux-mêmes une recherche sur Google pour ensuite aller nous donner des résultats ? En fait il y a une étude de SEER interactif qui a été récemment publiée aux Etats-Unis qui met en corrélation le classement Google avec le classement dans les langages IA. La corrélation est de 0.65, donc il y a des différences, mais effectivement je pense que les IA se cèdent du classement Google pour leurs propres résultats à eux. Donc je pense que le SEO classique reste influent pour l'IA, mais que l'IA a mis ses propres règles. Est-ce que l'inquiétude de Google a été justifiée à la lumière de ce qui se passe aujourd'hui ? Moi je vois plutôt l'aspect SEO, et les SEO finalement se rendent compte qu'il va falloir aussi travailler pour apparaître sur l'IA, sur les résultats. Donc du côté des SEO, cette inquiétude-là n'est peut-être pas aussi partagée que chez Google, mais effectivement le moteur de recherche Google...

Alors moi-même je me rends compte que je prends de plus en plus l'habitude d'utiliser l'IA pour faire mes recherches. Et en fait des fois j'ai des dossiers de presse où je fais des recherches d'études sur l'Indecesse ou autre, et effectivement l'IA arrive à me trouver des études récentes. J'étais un peu sceptique au départ, mais en allant dans le détail, je me rends compte que je l'utilise personnellement. Et donc pour Google, je pense que sa seule façon c'est d'arriver à intégrer l'IA dans son moteur de recherche, dans sa page de résultats. Il y a de gros enjeux pour Google je pense, parce qu'il faut trouver un équilibre entre innovation et préservation de son écosystème en fait, qui leur est minaire. Du côté du SEO, on ne se pose pas toutes ces questions, parce qu'on doit faire du contenu qualitatif aujourd'hui, qui répond à l'EEAT, qui favorise l'expérience, l'expertise, l'autorité, la fiabilité. Mais du côté de l'IA, de tout l'écosystème, il va falloir trouver des solutions pour que les entreprises ne disparaissent pas tout simplement.

Jordan, vous avez avoué tout à l'heure que vous faisiez de plus en plus vos recherches sur des systèmes d'IA. Concrètement, c'est quoi les outils que vous utilisez aujourd'hui ? Est-ce qu'on peut les partager ? Oui, moi je suis simplement sur la version payante de chaque GPT, mais pas la pro. Après, j'ai Cloud, DeepSeek, Jimmy, et je m'en sers du matin au soir en vrai. Ça y est, l'aveu complet ! Oui, je ne m'en cache pas, parce que c'est un outil qui facilite mes journées, qui m'aide à travailler.

Pour l'instant, je ne peux pas l'utiliser pour rédiger, mais je m'en sers pour améliorer des tournures, je m'en sers pour travailler mes stratégies. J'ai toujours mes logiciels à côté, SEMrush, S-Ranking, etc. , mais il me donne des conseils auxquels je n'avais pas pensé. Je travaille en collaboration avec lui. Pour l'écriture, c'est pareil. Je structure mes articles en prenant conseil, je rédige mes articles en prenant conseil, et du coup, je les utilise du matin au soir. C'est vrai que je suis un gros utilisateur.

Merci beaucoup, Jordan Belly, d'être passé dans les voies de la tech pour nous donner votre sentiment sur ces évolutions qui sont en cours et dont on va évidemment entendre parler au moment du sommet mondial de l'IA. Merci et à bientôt ! Avec plaisir et merci beaucoup pour l'invitation. Merci, Jordan Belly, à bientôt.

Bonjour, Marco Trombetti. Bonjour à vous. Bonjour, Marco. Merci d'être une de nos voies de la tech cette semaine. Vous êtes le PDG de la société franco-italienne Translated, en nom anglais, donc, cofondée avec la linguiste Isabelle Andrieux. Vous proposez depuis longtemps des services de traduction et depuis décembre dernier, un outil de traduction automatique basé sur l'IA et baptisé Lara, que vous dites capable de rivaliser avec des traducteurs humains. Et vous venez d'annoncer aussi plusieurs nouveaux services autour de la voix.

On y reviendra. Comment vous vous classez par rapport à d'autres outils de traduction automatique pour les différencier, pour vous comparer à eux ? Vous leur soumettez des textes à traduire, vous demandez ensuite à des traducteurs professionnels de vérifier. Alors, évidemment, Lara arrive en tête. C'est normal, mais j'aimerais savoir, pour commencer, par quelle méthode vous êtes passé pour arriver à les surpasser et puis, tout simplement, comment ça marche ? Ça, c'est une histoire qui s'est commencée il y a longtemps. Donc, on a fondé la société en 1999, donc pas hier, et avec l'idée d'aider les traducteurs professionnels avec l'intelligence artificielle.

Donc, ça nous a pris plus ou moins sept ans pour le faire marcher. Donc, de 1999 jusqu'en 2006, on essayait de créer des intelligences artificielles qui pouvaient aider les traducteurs. Et donc, les gens prenaient plus de temps à corriger l'erreur de la machine qu'à reproduire les textes des signes. Ce n'était pas facile, mais à un certain moment, avec les premières formes de machine learning, on a commencé à faire apprendre la machine par des données. Et donc, nous, pour 15 ans, on a pris des données entre les traducteurs et l'intelligence artificielle, la machine qui fait la suggestion, l'humain qui corrige, et la machine qui apprend par cette correction. Et donc, on a commencé à prendre des données uniques, parce qu'on n'avait pas seulement les exemples positifs, mais on avait aussi les exemples négatifs. Et les enfants, ils n'apprennent pas les exemples négatifs.

Donc, tu ne fais pas ça, ça, c'est la bonne chose. Et donc, on avait les doubles des données qui tuent le monde. Alors, on a commencé à aider Google, à faire Google Translate avec notre donnée, pour beaucoup d'années. Et à un certain moment, on s'est rendu compte qu'il y avait suffisamment de données pour créer un système tout nôtre. Donc, on l'a fait. On l'a donné à notre traducteur professionnel, première fois. Et après, cette année, la qualité du système était tellement bien qu'on a décidé de la donner à tout le monde. Donc, les premiers petits secrets, que ça ne vient pas de donner du web, donc de prendre les traductions du web, comme tout le monde fait, mais elle est très bien pour des interactions avec des gens très professionnels qui ont corrigé l'erreur de la machine.

Et en plus, on s'y a discuté. Et ça, ça s'appelle chain of thought. Je pense en français, la chaîne de raisonnement. Et donc, on a pu créer, l'année dernière, un système qui raisonne, qui est similaire à ce que vous voyez par OpenAI, O1, O3, ou DeepSeek, R1, raisonnement. Donc, cette technique de recherche, qui a commencé plus ou moins l'année dernière, on l'a tout pris, on l'a mis dans la traduction. Et au lieu de faire une intelligence artificielle générale, on a fait une intelligence artificielle verticalisée sur la traduction. Donc, l'année dernière, le système de traduction typique, il faisait 11 erreurs par 1000 mots.

Ça, Google, DeepL, tous les systèmes de traduction que vous pouvez essayer gratuitement sur Internet. 11, 12 erreurs sur un texte simple. Ça s'appelle un texte conversationnel. Un humain, un traducteur moyen, il fait 4.5 erreurs par 1000 mots. Donc, il fait un tiers des erreurs de la machine. Mais personne ne veut travailler avec les traducteurs moyens. Tout le monde veut travailler avec les top 10%.

Les meilleurs traducteurs au monde. Et là, les meilleurs traducteurs au monde, ils font 1 erreur par 1000 mots.

Donc, où on est aujourd'hui ? Avec Lara, on est à 2.5. Donc, c'est un peu mieux que les traducteurs moyens, mais c'est encore loin des traducteurs professionnels. Le monde a besoin des traductions exceptionnelles pour amourir la culture du monde. Est-ce qu'à terme, c'est un des buts de votre entreprise d'atteindre ce niveau artistique ? Je pense oui. Je pense que nous, on voudrait bien créer un traducteur universel.

Une technologie qui soit capable de traduire immédiatement avec la qualité du meilleur humain sur la Terre et en faisant un coût si bas que tout le monde puisse se permettre ça. Donc, c'est rapide, bas coût, et une qualité exceptionnelle. Et je pense que dès qu'on arrive à ce moment-là, bon, je vais dire ça, peut-être que ça va sembler un peu trop, mais c'est ce qu'on pense, on va débloquer les prochains niveaux d'évolution de la race humaine. La langue, c'est ce qui nous a permis l'évolution. Et donc, pour moi, résoudre le problème de la langue, c'est plus important qu'aller sur Mars. Parce que si on ne résout pas le problème de la langue, on ne va pas sur Mars. Donc, on est en train de faire l'outil pour la coopération globale qui est très nécessaire dans ce moment.

Vous venez d'annoncer des outils dédiés à la vidéo pour faire du sous-titrage et du doublage. C'est quoi le défi supplémentaire quand on passe à l'audio, voire à la vidéo dans ce domaine ? Alors, à ces jours, on va lancer deux choses. Donc, un traducteur à l'interprète pour les meetings, pour les consommateurs, les business. C'est tout simple, on appelle Lara. Et Lara, comme à l'interprète, il est là. Elle parle avec son téléphone et vous aide dans la conversation.

Donc ça, c'est Lara à l'interprète qui est disponible déjà d'aujourd'hui. Donc, c'est en version expérimentale, deux minutes pour session, mais bon, pour essayer. Et ça, c'est en partie. L'autre partie qu'on a fait, c'est que l'on a mis à disposition de notre traducteur professionnel. Et donc, on a fait deux outils qui s'appellent Maidsab et Maidab qui permettent de faire des sous-titres et des doublages. Et donc, c'est un traducteur à sa maison, sans besoin de studio, sans besoin des acteurs et tout ça. On prend une vidéo, la machine va identifier toutes les voix.

Il va créer un modèle de voix qui parle toutes les langues pour chaque acteur. Il va faire la traduction et le traducteur professionnel, il va corriger l'erreur de la machine et ajouter, en changeant le texte, il peut changer la voix. Et donc, donner l'intonation et faire un quality check final pour créer un produit final. Et les résultats, ils sont extraordinaires. Extraordinaires parce qu'on a tellement de contenu sur le web qui nécessite le doublage qu'aujourd'hui, ce n'est pas possible avec le système traditionnel. Et donc, on pense pouvoir aider le traducteur à prendre un marché qui n'était pas là pour. Alors, en termes de doublage, si j'ai bien compris, en plus, la voix générée est censée ressembler ou être quasi similaire à celle du locuteur original.

C'est ça ? Le doublage, c'est magnifique, c'est un air. Mais des fois, les gens n'aiment pas être représentés par un acteur qui a une voix très différente de l'original. Donc, si on prend Beyoncé, ça va être la voix de Beyoncé dans 11 langues, dans 20 langues. Et donc, la qualité des résultats, c'est vraiment... Le modèle économique, Marco Trombetti, on est sur du service haut de gamme. Ou est-ce que c'est accessible aussi aux youtubeurs un peu amateurs qui ont besoin de traductions, par exemple ?

Alors, pour Lara, être auteur des textes, documents et meetings, bon, il est gratuit jusqu'à un moment. Et après, ça commence à 9€ par mois. Donc, 9€ par mois, je pense que c'est un prix qui est très accessible. Et on a toujours pensé, on veut rendre cette technologie accessible. Pour la partie des traducteurs professionnels, c'est quand même 50€ par mois. Donc, pour un traducteur professionnel, c'est vraiment rien. Donc, c'est quelque chose, à mon avis, très facile pour eux de prendre, pour tout le monde.

Et donc, pour vous donner un exemple, les dabbings professionnels, on voit avec les studios, les acteurs et tout ça, ça coûte à la fin plus ou moins 200€ par minute. Et notre dabbing, avec la révision de professionnel, c'est à 20€ la minute. Donc, on parle de 10 fois moins. Donc, je ne pense pas qu'on va faire Avatar. Mais pour tous les contenus qui sont sur le web, qui aujourd'hui ne pouvaient pas être envoyés à l'étranger, donc on va aider beaucoup de gens à aller à l'étranger. Les créateurs, mais aussi les sociétés qui ont des contenus qui avant ne pouvaient pas l'envoyer. Par exemple, cette interview, ça ne va pas coûter beaucoup de la rendre disponible à l'anglais aussi.

Merci Marco Trombetti d'avoir été une de nos voix de la tech cette semaine. On va rappeler que tout le monde peut tester votre outil de traduction Lara sur laratranslate. com. Merci encore. Merci. Merci beaucoup Marco. C'est la fin de l'épisode 23 et je crois, Benjamin, qu'on n'a pas fini de parler d'IA.

Oui, entre le Sommet mondial pour l'action sur l'intelligence artificielle à Paris, lundi et mardi, et le WAICF, le forum mondial de l'IA à Cannes où je serai à partir de jeudi. Je crois qu'on va même dormir IA la semaine prochaine Fabrice. Et pour suivre ça de près, on vous donne déjà rendez-vous vendredi prochain, le 14 février pour le numéro 24. D'ici là, suivez les Voix de la Tech sur X, LinkedIn, Facebook, Instagram, YouTube et Blue Sky. Et partagez nos publications sur les réseaux. On a besoin de vous et de votre relais pour nous aider à faire connaître les Voix de la Tech. Pour vous abonner, tous les liens sont à retrouver sur le site lesvoixdelatech. com. Lien notamment vers la version intégrale sur Apple Podcast.

Même concept, même sommaire, même voix, mais avec des interviews en totalité. Merci de votre fidélité et à vendredi prochain. A vendredi prochain, salut à tous !.