Deepseek avec Frédéric Crassat et Humanoid x Perplexity AI avec Julien Cadot

Les Voix de la Tech - Épisode 22    
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NOTES ET LIENS:

Les Voix de la Tech, épisode 22 !

Les Voix de la Tech, épisode 22 | Vendredi 31 janvier 2025.

Présentation: Benjamin Vincent et Fabrice Neuman.

Au programme :

➡️ 00:02:20 : Frédéric Crassat est spécialiste en composants électroniques et processeurs, par ailleurs ingénieur formation chez Orange. Il décrypte avec nous la réalité du coup de tonnerre provoquée par l'intelligence artificielle du chinois DeepSeek qui a provoqué la chute de plusieurs actions de grandes entreprises américaines liées à l'IA en début de semaine (NVIDIA, AMD, etc).

➡️ 00:13:32 : David Sacks, co-fondateur de PayPal avec Elon Musk, nouveau référent de Donald Trump pour l'IA et les cryptomonnaies, explique sur Fox News les soupçons de vol de données formulés par OpenAI et Microsoft contre DeepSeek.

➡️ 00:15:50 : Paul McCartney réclame, sur la BBC, que les artistes dont les oeuvres servent aux IA pour en créer d'autres, soient rémunérés (et pas spoilés).

➡️ 00:19:03 : L'IA de Time Magazine testée avec l'article sur le choix de Donald Trump comme personnalité de l'année 2024 par le magazine.

➡️ 00:21:15 : Julien Cadot, directeur opérationnel (COO) du groupe Humanoid (FrAndroid, Numerama, Madmoizelle) - entité du groupe de presse régionale Ebra depuis mars 2022 - nous explique pourquoi Humanoid est le premier groupe média français à avoir signé un partenariat avec Perplexity AI, le moteur de recherche à base d'IA.

Nous écouter, nous suivre :
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Habillage musical par Eddy Gronfier (Twitter / X - Spotify)





Lire la transcription ci-dessous

Transcription de l'épisode

(Attention, cette transcription est réalisée par une IA et peut contenir de erreurs)

*Générique*

Benjamin Vincent (00:04)
Bonjour, ici la voix de Benjamin Vincent.

Fabrice Neuman (00:06)
Et ici la voix de Fabrice Neuman. Nous sommes le vendredi 31 janvier 2025. Bienvenue dans le 22ème épisode des Voies de la Tel.

Benjamin Vincent (00:14)
Les voix de la tech chaque vendredi, en moins de 30 minutes, c'est l'actu tech décrypté par les voix qu'il a fait.

Fabrice Neuman (00:19)
Et si vous en voulez plus, la version intégrale avec les interviews en entier vous attend sur Apple Podcasts.

Au sommaire cette semaine Benjamin, de l'IA, encore de l'IA, toujours de l'IA.

Benjamin Vincent (00:33)
Oui

avec l'affaire Deep Seek, ce nouveau venu chinois dans le monde des agents conversationnels qui bouscule tout jusqu'à faire perdre presque 600 milliards de dollars de valorisation boursière à NVIDIA en une seule journée.

Fabrice Neuman (00:48)
On pensait pourtant le géant des GPU inattaquable puisque tous les autres géants de l'intelligence artificielle d'OpenAI à META en passant par Microsoft ou encore X.AI s'arrachent les cartes graphiques à prix d'or pour construire des centres serveurs toujours plus grands, toujours plus puissants, pour faire tourner des modèles d'IA toujours plus gros. voilà, patatras DeepSeek semble montrer qu'on peut faire plus avec moins et pour moins cher.

Benjamin Vincent (01:12)
Ce

n'est pas aussi simple que ça. va notamment en parler dans un instant avec Frédéric Krasa. Il est ingénieur formation chez Orange, mais surtout spécialiste des composants et des processeurs.

C'est le premier groupe média français à signer avec Perplexity AI, le moteur de recherche conversationnel créé à San Francisco, qui utilise des modèles LLM pour répondre aux requêtes avec des liens vers les sources dans ses réponses.

Fabrice Neuman (01:40)
Ce groupe média, c'est Humanoid, plus connu à travers ses sites d'information comme Numérama, Frandroid et Mademoiselle. Julien Cadot, son directeur des opérations, va nous rejoindre dans la deuxième partie de cet épisode pour nous expliquer ce symbole fort, là où on aurait plutôt attendu le Figaro ou la tribune, et ce que ce partenariat va changer concrètement pour Frandroid et Numérama notamment.

Benjamin Vincent (02:02)
Puis entre ces deux interviews, on va vous proposer d'écouter les voix de David Sachs, le nouveau grand manitou de l'IA de Donald Trump, de Paul McCartney, mais aussi de l'intelligence artificielle de Time Magazine. Vous découvrirez pourquoi dans une dizaine de minutes.

Bonjour Frédéric Crassat.

Frédéric Crassat (02:23)
Bonjour Benjamin.

Fabrce Neuman (02:25)
Bonjour Frédéric !

Frédéric Crassat (02:26)
Bonjour Fabrice.

Benjamin Vincent (02:28)
Vous êtes ingénieur formation chez Orange, spécialiste des composants et des processeurs, dont ceux d'Apple mais aussi de Nvidia, dont la quasi-hégémonie semble s'être écroulée en quelques heures. Alors s'il n'y avait qu'un nom à retenir au terme de cette folle semaine, ce serait Deep Seek, cette IA chinoise comparable à Chaggis Biti, à quelques détails près, on est d'accord, mais qui n'aurait couté qu'une fraction de son prix à créer, a fait plonger le cours de...

plusieurs géants américains de l'IA mardi. Nvidia pour ne citer que lui, moins 17%, 600 milliards de dollars perdus en une seule journée. 600 milliards de valorisation boursière. DeepSea qui est devenu en quelques heures l'application la plus téléchargée sur l'App Store aux US. Alors Frédéric Krasa, première question. On parle de quelques millions de dollars seulement. À comparer aux milliards engagés pour créer le chat GPT par exemple.

Est-ce c'est plausible, est-ce que c'est réaliste de croire que Deep

Frédéric Crassat (03:35)
Alors c'est, je pense que c'est parce que assez réaliste, c'est assez réaliste parce qu'ils ont quand même donné, ils ont donné quand des indications sur la façon dont ils ont travaillé ce modèle là. Ils ont fait un certain nombre d'optimisations dans l'entraînement du modèle qui ont été quand même reconnues par beaucoup et en l'occurrence par des acteurs très importants, notamment l'acteur français franco-américain Hugging Face qui a appris Act et qui a lancé un projet pour le rendre

qui s'appelle Open R1, R1 c'est le nom du modèle de DeepSec, et très vite ils ont dit on va faire un ouvert, vraiment ouvert, beaucoup plus ouvert que celui de DeepSec, basé sur ce qu'on sait de DeepSec. Donc je pense que les gens de Hungry Effects sont vraiment dans la recherche de l'IA au monde, ils hébergent plein plein de modèles plus ou moins ouverts, plus les autres comme Yann Lequin qui a...

qui a parlé de ça, y eu des universités qui l'ont testé etc. Ils pensent que les optimisations qu'ils ont faites apportent vraiment à la communauté une valeur et donc c'est quelque chose qui est vraiment majeur, c'est pas de la fumée, même si on connaît pas tout.

Benjamin Vincent (04:43)
Pour les non spécialistes, les non techniciens, est-ce qu'on peut essayer de comprendre ? que j'ai le sentiment, vous me direz si je me trompe, que jusqu'à maintenant, on ne croyait qu'à une seule manière de faire, qui coûtait énormément d'argent, et là, en quelques jours, patatras, les Chinois nous montrent qu'on peut faire autrement, en divisant le prix par cent ou par mille.

Fabrce Neuman (05:06)
Et d'autant plus pour ajouter un petit détail que les Chinois en question n'ont pas utilisé les dernières générations de cartes Nvidia parce qu'ils n'ont plus le droit de les acheter à cause d'un blocus des États-Unis envers la Chine sur ces cartes là. Donc ils ont utilisé des cartes de génération d'il a trois à quatre ans.

Frédéric Crassat (05:26)
Alors ils ont utilisé pour être plus précis Fabrice ils ont utilisé des cartes des H800 c'est des cartes qui date de 2023 en fait. avril 2023 et octobre Nvidia était bloquée sur ces cartes H100 et comme ils étaient bloqués en mars ils ont fait une version pour les chinois un petit peu adaptée pour contourner les restrictions donc sûrement avec moins de capacité mais ils ont réussi à les faire et ils en ont pu en vendre

jusqu'en octobre. En octobre, le gouvernement réagit et a interdit les H800. Donc durant ce petit laps de temps entre mars et octobre, c'est à peu près six mois, ils ont pu en acheter. Et je pense qu'ils ont pu en acheter en plus en quantité limitée parce qu'ils parlent de 2000 GPU, donc ce n'est pas des énormes quantités comme OpenAI. ils ont travaillé effectivement sous la contrainte. Ils vous parlent d'un modèle mix of expert, c'est-à-dire quelque chose qui c'est des petits modèles en fait

au lieu d'avoir un gros modèle, ils font travailler des petits modèles qu'ils ont entraînés et ça fait penser aux français Mistral qui n'avaient pas non plus les moyens de... rappelez-vous en 2023 ils n'avaient pas les moyens d'OpenAI, ils avaient le V100 et quelques millions de dollars, je crois à l'époque, ils avaient quand même réussi à faire un modèle open source qui était aussi MOE, Mixed Soft Expert. Donc Deep Seek a inspiré beaucoup je pense des français dans leur approche small etc.

Mais la différence, c'est que Mistral faisait des modèles à peu près à 70 milliards de paramètres, qui concurrençait déjà les Américains puisque Microsoft a signé quand même avec Mistral. Mais là, ils ont tapé dans du 671 milliards de paramètres. Donc ils ont à peu près multiplié par 10. DeepSight a tapé très haut avec une technologie très économe. Ils ont fait beaucoup d'optimisation pour l'entraînement et apparemment, c'est véridique. Les optimisations sont...

sont réalistes pour répondre à ce que tu disais Benjamin tellement bien qu'il y a beaucoup d'acteurs comme une In-Face mais sûrement Mistral etc. qui vont s'en inspirer et d'ailleurs Trump l'a dit il a dit bravo les chinois maintenant on va regarder ce que vous avez fait et on va mettre le paquet pour consommer moins

Benjamin Vincent (07:40)
Même Sam Altman l'a reconnu, le patron d'Open Air.

Frédéric Crassat (07:45)
Oui, il a reconnu parce que je pense que le modèle a été quand testé. est testable. Il est non pas open source comme j'entends. C'est une erreur. Open source, c'est vraiment vous donner les clés du camion. Vous dites exactement les données d'entraînement, tout le code pour l'entraînement, etc. Ce n'est pas du tout le cas. Ils ont donné un modèle que vous pouvez tester de votre côté avec tout ce qu'il faut pour le faire tourner sur, en l'occurrence, sur des machines universitaires ou sur une in-face. Donc gratuitement, avec une licence gratuite. Donc tout monde peut l'utiliser.

des entreprises etc. Mais ils n'ont pas tout tout expliqué mais en faisant tourner le modèle ils voient bien quand même la réalité. Ils ont un modèle de 600 milliards de paramètres qui ne consomme pas beaucoup. on l'interroge c'est ce que faisait Mistral. En fait quand vous lui faites la requête il va regarder à quel endroit des sous-parties et il va faire travailler ils disent à peu près 37 milliards de paramètres. Donc c'est très peu, c'est très économique et ça marche bien. les pays ils ont testé, je pense que les américains ont testé ça depuis plusieurs jours.

ça marche vraiment bien mais Deep Seek, ils ont fait une version 2, une version 1, on les a vu arriver depuis quelques années quand même.

Fabrce Neuman (08:51)
Une des polémiques qui tourne autour de DeepSeek, c'est qu'on peut l'utiliser en créant un compte sur le site deepseek.ai et on peut commencer à poser des questions et on s'est très vite aperçu que ce modèle d'origine chinoise avait du mal à répondre à certaines questions par exemple qui touchent, en tout cas gênantes pour le pouvoir chinois actuel. Donc impossible d'avoir des réponses sur ce qui s'est passé sur la Tiananmen par exemple.

Fabrice Neuman (09:08)
gênantes !

Fabrce Neuman (09:20)
C'est assez rigolo, il commence à répondre et après il a un vrai message qui dit « non en fait tu ne pas répondre à ça, ça sort de mes compétences, merci de changer de sujet ». Donc ça c'est parce que c'est lié à ce qu'oblige à faire le gouvernement chinois, ça c'est lié aux données d'entraînement, mais le moteur lui-même, en fait on peut l'utiliser avec d'autres données et profiter de toute la puissance de calcul mais sur d'autres données qu'on aurait choisies. C'est bien ce qu'est en train de faire GingPay si j'ai bien compris.

Fabrice Neuman (09:38)
à côté

Frédéric Crassat (09:49)
Oui, exactement. fait, ils font ce que nous on connaissait dans les applications classiques du rétro-engineering. Donc ça, c'est le projet OpenAir R1 de Greenface qui a été annoncé. Notamment, c'est un Français, un Suisse, qui ont lancé ce projet qui a été validé par 100 000 likes dans la communauté de Greenface. Donc c'est vraiment un gros, engouement. Ils vont essayer de comprendre comment ça s'est fait et ça va profiter.

à ce nouveau modèle qu'ils vont essayer de mettre en place, mais aussi aux autres. Tout monde doit essayer de quelles sont les recettes, les recettes de DeepSeat qui ont été quand même annoncées. Mais ils ont apporté aussi leur propre technologie sur l'amélioration du modèle, sur la partie finale qu'on appelle Human Reinforcement, le RF en fait, tout ce qui est renforcement pour que les réponses soient bien comprensibles, soient bien justes.

Benjamin Vincent (10:40)
qu'elle voit que les conséquences à moyen et long terme de cette irruption de deep cycle dans le paysage, alors pas tellement l'arrivée de deep cycle en tant que tel, mais ce qu'on en apprend et le modèle qui semble voler en éclats.

Frédéric Crassat (10:57)
Elle nous apprend qu'il faut tenir compte de la performance par watt. On ne pas avoir une approche trop élitiste de dire après tout on met des dollars, on met de l'électricité, on construit des gros data centers, on prend le maximum et on verra bien les optimisations. Elle apprend qu'en fait on peut faire vraiment des choses très efficaces à moindre coût.

Et donc ça revoit effectivement tout le modèle du hardware, c'est pour ça qu'il pas mal de boîtes de hardware, de puces qui ont chuté. Mais au-delà de ça, ce qu'ils nous apprennent aussi, et ça c'est vachement important pour le développement des IA, c'est qu'en consommant moins, la durée des entraînements est plus courte. Donc ça veut dire qu'on peut y tirer plus vite. Là où même OpenAI mettait des mois pour arriver à mettre au point leur modèle, eux ils y arrivent en quelques jours, quelques semaines.

Donc ça veut dire qu'on va pouvoir avoir des itérations testées beaucoup plus rapidement et donc on peut avoir non seulement des économies, des acteurs plus légers qui vont pouvoir y aller déjà et en plus on va pouvoir avoir une dynamique peut-être encore plus forte, plus de modèles testés, validés et puis on trouvera la voie plus rapidement.

Benjamin Vincent (12:10)
Sur la partie données personnelles, Frédéric Krasa, on a tous envie de l'essayer. Ma question concrète, c'est est-ce que c'est dangereux ? C'est ce qui est en train d'arriver à des millions d'utilisateurs.

Fabrce Neuman (12:22)
Bah

oui, j'ai envie de répondre qu'on ne sait pas que ça ne l'est pas dans Jo.

Frédéric Crassat (12:27)
à tester pour ceux qui s'y connaissent et en limitant les interactions à des choses très généralistes de test mais pas pour un usage vraiment quotidien, pour le travail, etc. ou pour des données sensibles, personnelles, santé, etc. Je déconseille de le faire. On a peu de visibilité sur ce qui se passe derrière. C'est très opaque, même en interne, ce qui se passe, c'est encore plus obscur. Donc il faut pas être naïf avec les Américains ou les Chinois mais...

Je pense qu'il vaut mieux attendre, ça vient de sortir, il y a un effet buzz. De toute façon, vous retrouverez pas toutes les fonctionnalités de ChatGPT avec cette application. Enormais loin encore.

Benjamin Vincent (13:09)
C'est sûr, merci beaucoup Frédéric Crassat, ingénieur formation chez Orange, spécialiste des composants et des processeurs. Merci d'avoir été l'une de nos voix de la tech cette semaine.

Fabrce Neuman (13:22)
Merci Rake.

Frédéric Crassat (13:23)
Merci à vous, merci Benjamin, merci pour cette invitation, c'était un vrai plaisir et à bientôt.

Benjamin Vincent (13:31)
Julien Cadot, le directeur opérationnel du groupe média humanoïde avec Frandroid et Numérama, va nous rejoindre dans quelques instants. Fabrice, pour nous raconter ce premier partenariat en France qu'il a signé avec Perplexity AI. Avant ça, une dernière info à propos de ce couteau d'Hipsy.

Fabrice Neuman (13:50)
Et oui, l'IA chinoise est soupçonné par OpenAI et par son partenaire Microsoft d'avoir siphonné l'IA star américaine pour entraîner ses propres modèles. David Sachs, fut l'un des co-fondateurs de PayPal avec Elon Musk, qui fait partie de ce qu'on appelle depuis la mafia PayPal, est aujourd'hui le référent IA et crypto-monnaie de Donald Trump. Il a répondu cette semaine sur Fox News au sujet de ce soupçon de vol massif de données par Deep Sea.

Speaker 7 (14:15)
Il la que DeepSeek a fait ici, c'est qu'ils distingué le savoir de la d'OpenAI. Et je ne pense que l'AI est très heureuse de ceci. Et je pense que l'une des choses que allez voir dans les prochains mois, c'est que les de la aident à prendre des décisions pour essayer prévenir la distillation. Et donc, nous verrons si les de la peuvent prévenir la distillation par des entreprises cela va surement dépasser certains des modèles

Benjamin Vincent (14:45)
C'est un peu la roseur arrosée quand même Fabrice, non ?

Fabrice Neuman (14:48)
Oui, parce que là OpenAI se plaint d'avoir été volé. On sait qu'on reproche beaucoup à OpenAI d'avoir volé, si ce n'est on va dire emprunter beaucoup de données en siphonnant Internet pour pouvoir construire ses propres modèles. voilà, c'est l'organisation de la contre-attaque. En tout cas, ça souligne le fait que Deep

Benjamin Vincent (15:12)
Et puis Fabrice, vient de l'entendre, Frédéric Cressa annonçait une révolution, coup de tonnerre quasiment chaque semaine. C'est le cas, puisqu'on a à peine découvert Deep Sea, qu'on parle déjà de Quen.

Fabrice Neuman (15:25)
Oui, Kuen, alors c'est rigolo, presque j'ai envie de dire parce que c'est une autre startup chinoise qui a créé son propre modèle de langage et qui proclame pouvoir faire mieux que DeepSick qui lui-même avait dit faire mieux que OpenAI. Donc je pense que Frédéric Rassa a raison, on va continuer à manger de l'IA toute l'année et sûrement à un rythme de plus en plus effréné.

Alors Benjamin, on continue à parler d'intelligence artificielle mais cette fois dans le monde artistique et plus particulièrement celui de la musique.

Benjamin Vincent (15:58)
puisque Deezer a annoncé le 28 janvier qu'il allait faire la chasse aux morceaux générés par l'intelligence artificielle qui représentent maintenant 10 % des morceaux qui sont soumis à la plateforme pour être ajoutés à son catalogue. Alors même que son concurrent et leader du marché Spotify semble être moins regardant sur le sujet, même s'il ne l'a pas reconnu officiellement, on a déjà retrouvé dans certaines playlists des titres signés par des artistes virtuels.

Fabrice Neuman (16:25)
Oui Benjamin, c'est d'ailleurs quelque chose qu'on avait évoqué avec Nathalie Birochot, la directrice générale d'Earcam Amplify qu'on avait interviewé pour notre épisode 4 des voix de la tech en octobre dernier. Earcam Amplify qui propose un outil justement de détection de musique générée par l'intelligence artificielle qui s'appelle tout bêtement Music AI Detector. Alors on s'en rend doute, elle est fervente, défenseuse des droits d'auteur et de la musique créée par les vrais humains.

Benjamin Vincent (16:51)
Et

voilà qu'elle va se retrouver, Nathalie Birochot avec deux alliés de poids, Elton John et Paul McCartney. Les deux artistes ont lancé un appel au gouvernement britannique pour justement protéger les jeunes artistes des dérives de l'IA qui, selon eux, menace leur capacité à vivre de leur création. Sœur Paul l'explique dans une interview donnée à la BBC le 26 janvier.

Paul McCartney (17:13)
Par exemple, je pense que sur Internet en « Dieu ne sait pas par les Beach Boys. Mais n'ai mais l'AI m'a fait Donc quelqu'un a un peu paiement là-bas. Et ce n'est pas moi, je pas l'intention. Mais je parlais à quelqu'un et je ai tu sais, ça ne me ressemble pas, pas vraiment. Mais pour les observateurs c'est moi en « ne sait pas Mais lui oui, tu sais...

« Donnez-le cinq ans et ça va ressembler exactement comme moi. » Et gars a dit « Un. » Donnez-le un an. » Et c'est vrai, il va trop vite. Je vais pouvoir mettre ma voix sur tout, toute voix. Donc pense que devez vous faire L'AI est une bonne chose, mais elle ne devrait pas faire les créateurs.

Fabrice Neuman (18:06)
On le voit Benjamin Paul McCartney, très lucide sur l'IA. D'ailleurs il l'a lui-même utilisé en sortant une nouvelle chanson des Beatles qui a réjoui tous les fans que nous sommes. Ça s'appelle Now and then, ça a été publié en 2023, basé sur un enregistrement de 1977, une maquette qui était vraiment pas suffisante pour être publiée et grâce à l'IA ça a fait revivre cette nouvelle chanson. Mais il se pose bien la question de savoir très bien on peut faire ça, l'IA c'est formidable mais en même temps ça permet à...

de créer des morceaux sans remercier, sans donner quoi que ce soit au véritable créateur. Il fait un appel au gouvernement britannique, mais je me demande si ce pas un combat perdu d'avant.

Benjamin Vincent (18:46)
Écoute, sans IA

Fabrice Neuman (18:51)
Très bien, alors donc je sais pas si ça te donne droit à quelques droits d'auteur que ce soit mais on te remercie.

Benjamin Vincent (19:03)
Et puis on peut être centenaire et innové Fabrice, le magazine Time, 101 ans le prouve cette semaine à l'occasion de l'annonce de la personnalité de l'année 2024, Donald Trump, avec le lancement de Time AI, une plateforme interactive et multimodale en partenariat avec Scale AI et l'aide aussi en coulisses d'OpenAI.

Fabrice Neuman (19:24)
L'objectif

de Time, c'est de redéfinir l'interaction entre le lecteur, va dire plutôt l'internaute, parce que c'est évidemment forcément en ligne, et le contenu est journalistique et crée de l'engagement. L'idée, c'est de décliner l'article principal en plusieurs formats personnalisables. On peut choisir un résumé court ou intermédiaire, une analyse en profondeur, une version audio avec une traduction possible en espagnol, en français, en allemand, en mandarin, et même avoir une conversation interactive qui permet de poser des questions, le tout grâce à une barre d'outils épurée.

Benjamin Vincent (19:54)
et Time insiste aussi sur les garde-fous qu'ils ont mis en place pour assurer un usage éthique de l'IA. Il se trouve que la traduction, ce que j'ai essayé, n'est pas encore accessible. Alors j'ai quand même testé la conversation interactive et j'ai demandé en anglais à Time AI pourquoi le magazine a choisi Donald Trump comme personnalité de l'année 2024. Écoutez sa réponse.

cette voie féminine totalement artificielle.

Fabrice Neuman (20:21)
En tout cas, ça montre une chose qui me paraît essentielle, c'est qu'il me paraît vraiment essentiel que la presse et les grands de la techno se mettent d'accord et commencent à discuter ensemble plutôt que de se regarder en chien de faïence et à se combattre comme c'est le cas depuis tant d'années. Et d'ailleurs on en parle dans un instant avec Julien Cadeau, le directeur des opérations du groupe de presse Humanoid qui vient de signer un accord avec Perplexity et AI justement pour aller dans ce sens.

Fabrce Neuman (20:53)
Bonjour Julien Cadot.

Julien Cadot (20:55)
Bonjour.

Benjamin Vincent (20:56)
Bonjour Julien.

Fabrce Neuman (20:58)
Alors Julien, bienvenue pour la première fois dans les voix de la tech, merci d'avoir accepté notre invitation. Tu es le directeur des opérations du groupe de presse en ligne humanoïde qui élite notamment les sites Frandroid et Numérama. Le groupe vient d'annoncer un partenariat avec Perplexity.

et en train d'être reconnus du monde de l'intelligence artificielle. Alors j'ai envie de dire tout de suite que ça doit surprendre forcément parce qu'on entend souvent que les médias et l'IA ne font pas bon ménage, que les premiers accusent les secondes de leur voler leur contenu sans contrepartie. Mais là justement il semble que ce soit différent. Alors est-ce que tu peux nous expliquer comment ?

Julien Cadot (21:33)
Oui bien sûr, c'est exactement l'inverse de ce que tu viens de décrire, c'est vrai, je partage ce constat et même j'en parle souvent à titre personnel et en public. Je trouve qu'il y a un vrai sujet sous-jacent à l'entraînement de l'IA aujourd'hui qui est de se dire qu'elles vont manquer un moment de sources de qualité pour s'entraîner parce qu'elles ne rémunèrent pas les sources actuelles. A contrario, trouve que Perplexity du coup...

apporte une valeur certaine parce qu'ils ont pris conscience très vite de ce problème. C'est-à-dire que ce qu'ils proposent, c'est de dire, OK, on va effectivement amener aux utilisateurs des réponses qui seront basées sur ce que vous écrivez sur vos sites, mais dès qu'un utilisateur en version gratuite va avoir une publicité dans Perplexity,

on va passer à un revenu sharing selon ce qu'on a pris de contenu chez vous. Alors si évidemment on parle de petites sommes, vous connaissez le marché de la pub, plus ou moins c'est jamais des sommes colossales, mais mis bout à bout, Perfect City c'est 400 millions de requêtes par mois en décembre, je pense que ça ne me fera que augmenter. Et donc cette idée de prendre, d'avoir, ne serait-ce que d'avoir une proposition, même imparfaite, moi ça me séduit parce que je me dis il y a quelque chose à faire, on peut tendre une main, on peut travailler

des modalités différentes à l'avenir et c'est déjà un premier pas vers quelque chose de beaucoup plus vertueux. Donc c'est pour ça qu'on a lancé ce partenariat.

Fabrce Neuman (23:05)
Mais alors un utilisateur de Perplexity qui va voir un article de Numérama en source, qui va demander à Perplexity de faire un résumé. Là du coup, t'as plus la main dessus ?

Julien Cadot (23:18)
Perplexity, on lui demande pas d'inventer des choses. C'est un moteur de recherche à la base. un moteur de recherche, va lui demander de s'appuyer sur du contenu. Donc en gros, il y a beaucoup moins de risques. Mais ce que je trouve très bien dans Perplexity, c'est que Perplexity cite systématiquement ses sources. Et il y a une incitation presque à aller vérifier dans Perplexity, un petit peu comme à l'époque quand on lisait des livres en papier. On avait des de bas de page et on pouvait s'y référer et avoir ses références.

Et bien là sur Perplexity vous avez la source qui est affichée en haut en très gros et qui vous invite à vérifier par vous même d'où vient le texte mais à chaque fois que le passage est utilisé vous retrouvez la source.

Benjamin Vincent (23:59)
Il y a une contrepartie où il a un autre volet à l'accord, si j'ai bien compris, c'est que vous allez intégrer leur moteur de recherche sur vos sites ?

Julien Cadot (24:09)
on va avoir un accès aux API de Perplexity qui vont nous permettre de créer un mini-Perplexity sur nos sites. Et en fait, va nous permettre de créer ce petit moteur de recherche qui sera comme Perplexity mais uniquement sur la base de données de numéro 1.

Benjamin Vincent (24:23)
Est-ce que ça veut dire qu'il pourrait y avoir deux moteurs de recherche internes qui pourraient coexister ou est-ce que le moteur de recherche By Perplexity va devenir le moteur de recherche unique sur vos sites ?

Julien Cadot (24:37)
Nous ce qu'on adorerait faire c'est que quand quelqu'un tape un mot-clé simple, on lui affiche une recherche simple, c'est-à-dire qu'on lui répond avec ce qu'on lui donne aujourd'hui. Si la personne se met à parler en langage naturel avec notre moteur de recherche, on aimerait pouvoir passer sur Perplexity. C'est-à-dire qu'il n'y aurait qu'une barre et selon ce que vous lui demandez, si c'est un simple mot-clé pour avoir une... votre intention c'est juste de trouver...

l'affiche produit, le prix, la vie de Frandroid, vous aurez ça en réponse. Si vous demandez quel est le meilleur smartphone à moins de 200 euros, là vous aurez une réponse plus élaborée parce que vous commencez à parler.

Fabrce Neuman (25:16)
y a eu l'annonce de l'accord entre l'AFP et Mistral pour alimenter son moteur de recherche notamment, pour présenter et donner des informations validées par l'AFP. Un accord entre Mistral et Numerama et Frandroid, n'était pas possible.

Julien Cadot (25:36)
Qu'est-ce que je peux répondre de gentil à l'adresse des géants français ? En fait on est snobés. Pour moi j'ai plus de facilité à aller chercher les dirigeants d'une boîte californienne qu'à parler aux géants français de l'industrie. C'est triste. Oui vraiment.

Benjamin Vincent (25:55)
Mais...

Vous avez essayé et ça pas abouti.

Julien Cadot (25:59)
mais ça n'arrive pas en fait, on ne parle pas avec eux. Ils ne parlent pas avec nous plutôt. Évidemment, ils gardent ça à des grands noms comme l'AFP. Mais tout comme je ferais la même critique, alors pour ne être dans le France Bashing, mais à OpenAI. OpenAI a parlé au monde et ils se sont arrêtés. Il a un élitisme dans ces boîtes-là qui fait qu'on a du mal à aussi parfois, ne serait-ce qu'à avoir des contacts, mais je serais ravi de travailler avec Mistral.

Benjamin Vincent (26:25)
Vous êtes le premier média français à signer un partenariat avec Perplexity. Quel est le symbole pour vous Julien Cadeau, que ce soit avec vous

Julien Cadot (26:36)
À titre personnel, suis très fier parce que ça montre aussi qu'on a des médias qui savent parler à des entreprises internationales qui peuvent rayonner alors que ces gens-là ne nous connaissaient pas, tout simplement. Donc on montre notre produit et notre produit leur plaît. en fait, en termes de symboles, pense que pour moi, faut ouvrir la discussion. faut pas qu'on soit les premiers, mais les premiers d'une série, en fait.

On n'arrivera pas à faire avancer les choses si on prend trop de temps, si on perd trop de temps à tergiverser sur ce qu'on va faire de l'IA, sur comment l'IA va nous rémunérer. Je pense que quand un partenaire a des bonnes volontés, même si ce pas tout de suite, comme Perplexity, faut que des groupes plus gros que nous signent, il faut que des groupes qui ont plus de médias, plus de puissance, même des généralistes que nous, des médias spécialisés, signent avec des acteurs comme ça.

Et je pense que ce serait une très bonne étape pour envoyer un message au reste de l'industrie qui ne comprend pas les problématiques du compte sur le web. quand je parle de l'industrie, je pense principalement à OpenAI et à Google. Google, à Gemini, Google fait la même chose que Perplexity, mais n'a toujours pas pensé à un programme soit de rémunération, soit de licence pour les médias. Et Google pourtant,

à 25 ans, à des représentants dans le monde entier, ils connaissent les lois, ils savent à quel point ils ont besoin des médias et à quel point ils ont réussi à travailler avec les médias ces 25 dernières années. Et je pense qu'en tant qu'acteurs aussi gros de l'écosystème, ils ont une responsabilité à proposer ce genre de choses. Et je pense que si des grands groupes nous suivaient et signaient avec des entreprises moins connues comme PerpecCity, ça pourrait les amener à avoir un début de réflexion sur ces sujets.

Donc le symbole, j'aimerais bien que ce soit ça.

Fabrce Neuman (28:33)
Julien Cadot, directeur des opérations de Humanoid, éditeur de Frandroid et Numérama. Merci beaucoup d'avoir été une de nos voix de la tech cette semaine. Merci à vous.

Fabrice Neuman (28:41)
...

Benjamin Vincent (28:42)
Merci Julien, à bientôt !

Julien Cadot (28:44)
à

Benjamin Vincent (28:48)
Ça y est, c'est la fin de l'épisode 22 fabriqué

Fabrice Neuman (28:50)
Mais

on vous donne déjà rendez-vous vendredi prochain le 7 février pour le numéro 23 évidemment.

Benjamin Vincent (28:56)
D'ici là, suivez les voix de la tech sur X, LinkedIn, Instagram, YouTube et BlueSky bien sûr.

Fabrice Neuman (29:03)
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Benjamin Vincent (29:09)
Pour vous abonner, les liens sont à retrouver sur le site lesvoidelatech.com

Fabrice Neuman (29:14)
lié

notamment vers la version intégrale sur Apple Podcasts.

Benjamin Vincent (29:17)
même concept, même sommaire, même voix, mais avec des interviews en total.

Fabrice Neuman (29:22)
Merci de votre fidélité et à vendredi prochain !

Benjamin Vincent (29:25)
À vendredi prochain, salut à tous !