Les nouveaux Galaxy S25 avec François Hernandez (Samsung), Stargate avec Fabien Aufrechter et AskVera, l’IA qui vérifie ses infos

Les Voix de la Tech - Épisode 21    
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NOTES ET LIENS:

Les Voix de la Tech, épisode 21 !

🎙️ Ce que l'IA permet de faire de nouveau sur la nouvelle gamme de smartphones Samsung Galaxy S25, ce que devrait être la réponse européenne au projet américain Stargate autour de l'IA doté de 500 milliards de $ sur quatre ans et AskVera, un outil gratuit de vérification des infos, c'est le programme de cet épisode 21 du 24 janvier 2025.

Découvrir les nouveautés liées à l'IA des nouveaux smartphones de la gamme S25, dévoilés par Samsung le 22 janvier dernier, c'est le sujet de notre interview avec François Hernandez, vice-président chez Samsung Electronics en charge de la division mobile en France.

Quelques heures après la signature, à la Maison Blanche, du projet Stargate avec les CEO d'OpenAI, Oracle et SoftBank, Fabien Aufrechter, vice-président de Vivendi en charge du Web 3.0 (et par ailleurs maire de Verneuil-sur-Seine dans les Yvelines) nous dit quelle devrait être la réponse européenne à l'occasion du Sommeil pour l'action sur l'Intelligence Artificielle des 10 et 11 février prochain, auquel Donald Trump et Elon Musk sont conviés.

AskVera.org, c'est le site à visiter pour utiliser gratuitement l'outil de vérification des informations baptisé "AskVera", créé par l'ONG "La Recherche Tech" sur la base des technologies IA d'OpenAI mais en ne s'appuyant que sur des sources fiables. Florian Gauthier, le co-fondateur de l'ONG, nous explique l'importance de cet outil pour la démocratie, en France mais aussi bientôt en Roumanie.

🎧 Version intégrale : apple.co/4dVkHWV

Habillage musical par Eddy Gronfier (Twitter / X - Spotify)





Lire la transcription ci-dessous

Transcription de l'épisode

➡️ 00:02:04 : François Hernandez, vice-président chez Samsung Electronics, en charge de la division mobile en France, à propos de la nouvelle gamme de smartphones Galaxy S25 officialisée le 22 janvier 2025 avec une intégration encore plus poussée de l'IA (Google Gemini 2.0 et Samsung Bixby).

➡️ 00:12:26 : Fabien Aufrechter, maire de Verneuil-sur-Seine (Yvelines) et vice-président de Vivendi, en charge du Web 3.0, à propos de la réponse européenne à apporter au projet américain StarGate autour de l'IA (500 milliards de $ sur quatre ans) et avant le Sommet pour l'action sur l'Intelligence Artificielle qui aura lieu à Paris, les 10 et 11 février.

➡️ 00:20:10 : Florian Gauthier, cofondateur de l'ONG "La Réponse Tech" à l'origine d'AskVera, un outil fondé sur l'IA d'OpenAI pour vérifier les informations.

(Attention, cette transcription est réalisée par une IA et peut contenir de erreurs)

*Générique*

- Bonjour, ici la voix de Fabrice Neuman. - Et ici la voix de Benjamin Vincent, vendredi 24 janvier 2025, bienvenue dans ce 21ème épisode des Voix de la Tech.
- Les Voix de la Tech, chaque vendredi, en moins de 30 minutes, c'est l'actu tech décryptée par les voix qui la font.
- Et si vous en voulez plus, la version intégrale avec les interviews en entier, vous attend sur Apple Podcasts.

*Générique
- Alors Benjamin, qui sont nos trois voix de la tech cette semaine ?
- Les nouveaux smartphones Samsung Galaxy de la famille S25, débarqueront le 7 février au même prix que la génération précédente.
- Quelques heures après avoir été dévoilé dans la Silicon Valley, à 20 kilomètres à peine de l'Apple Park où Apple prépare l'iPhone 17, François Hernandez, vice-président chez Samsung Electronics, en charge de la division mobile pour la France, va nous expliquer l'intégration de l'IA, notamment celle de Google, au cœur du système et du téléphone.
- Samsung qui reprend une longueur d'avance sur Apple, c'est dans un instant.
*Générique* - Notre deuxième voix de la tech Fabrice, est amère pas comme les autres.
- Et pas seulement parce qu'après avoir utilisé une vidéo deep fake pour ses voeux l'an dernier, il a présenté ses voeux pour 2025 via un avatar en réalité augmentée.
- Oui Fabien Aufrechter a 32 ans, il est maire de Verneuil-sur-Seine dans les Yvelines et vice-président de Vivendi en charge du Web 3.0.
Il revient du CES à Las Vegas et il va nous dire qu'elle doit être selon lui, la réponse française et européenne au gigantesque projet américain Stargate autour de l'IA qui doit mobiliser 500 milliards de dollars sur 4 ans.
*Générique* - Et puis à l'heure de l'abandon du fact-checking par Mark Zuckerberg, on vous emmène dans une vingtaine de minutes à la découverte de Ask Verra, un outil étonnant et accessible à tous pour vérifier les informations.
Florent Gauthier, l'un des responsables de l'ONG La Réponse Tech, va tout nous expliquer.


*Générique*

- Bonjour François Hernandez.
- Bonjour Benjamin.
- Bonjour François.
- Bonjour Fabrice.
- Bienvenue dans les voix de la tech, vous êtes vice-président de Samsung Electronics en charge de la division mobile pour la France.
Alors vous avez annoncé mercredi soir la nouvelle gamme Galaxy S25 avec encore plus d'IA à l'intérieur.
Est-ce que ça va suffire à nourrir, à booster les ventes pendant un an ?
- On est quand même très confiants parce qu'on a considérablement amélioré l'expérience d'intelligence artificielle qui s'appelle toujours Galaxy AI mais qui a vraiment un cap et qui va permettre d'avoir un vrai partenaire intelligent.
- Concrètement François, qu'est-ce qu'on peut faire de nouveau avec cette nouvelle gamme S25 qu'on ne pouvait peut-être pas faire du tout, y compris avec la génération juste avant les S24 ?
- En fait ce qui change réellement maintenant, c'est que le smartphone va comprendre le contexte, il va comprendre ce que je suis en train de faire, ce que je regarde sur l'écran et il va même comprendre quand je lui parle comme si c'était un autre être humain et il va être capable d'effectuer des tâches complexes à ma place.
Et c'est vraiment ça qui va permettre d'avoir un changement de paradigme.
Pour être très concret, si par exemple je veux regarder des vols pour aller à New York du 1er au 7 avril, je vais demander à mon smartphone "cherche-moi le vol le moins cher sur cette période et partage-les avec ma compagne".
Le smartphone va automatiquement ouvrir Google Flight, scanner tous les vols, choisir les vols les moins chers et les envoyer par message. J'ai rien d'autre à faire, j'ai uniquement à parler.
Si derrière je me dis que je veux organiser mon voyage, dans ce cas-là je demande quelles sont les vidéos les plus pertinentes que je peux trouver et il va scanner YouTube et automatiquement il va me sortir les vidéos qui sont pertinentes.
Et c'est ça qui est vraiment puissant, c'est cette capacité qu'on a maintenant à véritablement parler à son smartphone et le S25 derrière va se charger de faire le reste.
C'est la magie des agents IA.
Ce que vous nous annoncez vous aussi comme la nouvelle révolution, c'est aussi le fruit de votre partenariat avec Google autour de Gemini.
Est-ce que là aussi il y a un saut, un bond par rapport à la gamme S24 et à la partie logicielle et intelligente qui se trouve à l'intérieur ?
Oui, tout à fait. C'est effectivement l'utilisation des agents d'IA qu'on arrive maintenant à connecter avec les applications qu'il y a sur les smartphones et donc ça va permettre, grâce à ces agents, de piloter complètement l'expérience.
Pour faire ça, on a travaillé bien en amont avec Google pour travailler sur le système d'exploitation, également avec Qualcomm pour travailler sur le processeur et ça permet d'avoir ce genre d'expérience qui, finalement, si je l'avais parlé il y a trois ans, on se serait dit ensemble que c'était de la science-fiction.
Et aujourd'hui c'est vraiment une réalité.
Si je suis fan de foot et que je demande à mon téléphone de trouver les matchs de mon équipe sur toute la saison et de les mettre dans mon calendrier, c'est pareil, il va le faire automatiquement.
Ce genre d'usage, c'était impossible il y a encore six mois.
Donc on voit vraiment qu'il y a un gap technologique.
Pour qu'on comprenne bien, ça veut dire que Gemini c'est une version un petit peu spécifique pour Samsung.
Est-ce que j'ai envie de ressortir un autre mot, est-ce qu'il y a du Bixby dedans ?
Et est-ce que pour les descriptions que vous venez de donner, les actions sur les applications, est-ce que ça implique d'utiliser les applications de Samsung pour par exemple que ça ajoute automatiquement des rendez-vous dans un calendrier ?
Galaxy AI permet véritablement d'intégrer des agents.
En termes d'agents, effectivement il y a Bixby de Samsung, il y a également Gemini de Google.
Et là en l'occurrence, ce qui va plus loin, c'est cette capacité, sur les cas que je mentionnais, d'avoir Gemini qui se connecte à certaines applications de Samsung ou certaines applications de Google comme Google Flight, Google Maps ou encore Spotify ou WhatsApp.
Et donc toutes ces applications-là vont pouvoir être pilotées par l'agent d'IA.
Et ce qui est intéressant, c'est que dans les semaines et mois qui arrivent, les kits de développement vont être ouverts et ça va permettre à d'autres acteurs de venir brancher leurs applications sur les agents IA.
Et donc à terme, et ça va arriver très très vite, capacité de piloter tout son smartphone de manière complètement intuitive.
Je parle comme si c'était un autre être humain, à qui je donnais mon téléphone et à qui je demandais de faire les choses à ma place.
L'idée vraiment, c'est qu'il faut que l'IA apporte vraiment quelque chose de très très fluide et qu'on supprime toutes les frictions qu'il pourrait y avoir jusque-là avec la technologie.
Et donc finalement, le comment importe peu pour l'utilisateur.
Ce qui va l'intéresser, c'est uniquement d'exprimer son besoin et que derrière, ça se fasse automatiquement.
Ou bien même d'avoir l'IA qui parfois proactivement, comme elle connaît ses préférences, ses habitudes et qu'elle comprend le contexte, qui va chercher des informations qui pourraient être pertinentes.
Et finalement, c'est vraiment le service qui va être rendu, qui importe à l'utilisateur plutôt que quel agent va se retrouver derrière.
Est-ce qu'il y a un moment où on sait ce qui se passe en local et ce qui se passe via une connexion Internet ?
Alors ça, ça fonctionne en local.
En fonction de la puissance de calcul nécessaire, soit ça se passe en local, soit ça va se passer sur le cloud.
Ce qui est important pour nous, c'est d'essayer de ramener le maximum d'usages directement sur le smartphone.
C'est pour ça qu'on a travaillé bien en amont avec Qualcomm pour optimiser leur processeur.
Et maintenant, grâce à la puissance de calcul, on est capable de ramener de plus en plus de cas d'usage sur le smartphone.
Après, quand les cas d'usage doivent utiliser le cloud, forcément on envoie des données sur le cloud.
On ne garde ces données que le temps d'effectuer l'action et derrière, on les supprime.
Et ce qui est important pour nous, c'est qu'on ne les utilise pas soit pour faire du ciblage publicitaire ou pour entraîner l'intelligence artificielle.
Donc on est vraiment sur quelque chose de sécurisé de bout en bout et on utilise les données uniquement pour l'action qui est demandée par l'utilisateur.
Et c'est aussi pour ça qu'on propose un outil de pilotage pour que l'utilisateur puisse décider si oui ou non il souhaite envoyer des données sur le cloud.
Vous le disiez au début, François, l'IA a désormais conscience de ce qui se passe à l'écran.
Donc ça, c'est une des nouveautés.
Est-ce que vous pouvez un peu nous faire rêver sur les nouvelles possibilités de l'IA sur cette gamme Galaxy S25 ?
Commençons avec le texte tout simplement. Qu'est-ce qu'on peut faire à partir d'un simple texte ou d'un simple prompt ?
En fait, ce qui est intéressant, c'est qu'on peut prompter pour créer des photos, pour retoucher des images.
On en parlait tout à l'heure quand on est dans sa galerie photo.
On peut faire une recherche, par exemple, en disant que je veux voir une photo de ma fille quand elle était en Thaïlande il y a trois ans.
Et automatiquement, l'IA va scanner toute ma galerie photo et être capable de remonter les photos qui sont pertinentes.
On parlait des paramètres tout à l'heure.
Je rêve d'un monde où il n'y a plus besoin de lire le manuel utilisateur parce qu'effectivement, maintenant, avec ce qu'on a fait, il n'y a juste à parler au téléphone et demander n'importe quel paramètre avec son propre langage.
Et le S25 va comprendre et va aller chercher le paramètre.
Ce qui est super intéressant également, c'est que si dans mon agenda, j'ai un rendez-vous pour, par exemple, aller chercher mes enfants à 18h30, le téléphone va comprendre que c'est important pour moi et donc il va aller chercher de lui-même l'état du trafic routier et me prévenir en amont quand je dois partir pour être sûr de ne pas manquer le rendez-vous.
Donc, on a ce genre de choses sur lesquelles le S25 va aussi travailler pour moi et réfléchir, entre guillemets, anticiper à ma place.
Sur la partie audio, François Hernández, une démonstration très impressionnante lors de votre keynote.
Là, on sent et on se rend compte que l'IA peut apporter un bénéfice énorme dans certaines situations.
C'est vrai. Jusque-là, sur toute la partie photo-vidéo, on était beaucoup à travailler sur les images.
Et là, on a vraiment passé un cap sur la partie audio.
C'est-à-dire que quand on prend une vidéo, on a une capacité maintenant, grâce à l'IA, à enlever tous les bruits qui gèneraient.
Donc, ça peut être le bruit du vent ou ça peut être des cris en arrière-plan.
Tout ça, ça peut s'enlever avec une interface très, très simple.
J'ai le type de bruit qui sont sur ma vidéo et je peux choisir de les sélectionner pour les enlever ou non.
Sur tout ce qui est vidéo, on a essayé de faire un travail pour rendre les choses beaucoup, beaucoup plus simples.
Même le montage vidéo a été énormément amélioré.
L'IA va reconnaître sur une séquence vidéo les moments qui sont les plus importants et pouvoir faire des montages en se focalisant sur ces moments.
Et si ce que je veux faire, c'est combiner plusieurs vidéos, j'ai juste à les sélectionner.
Et en quelques secondes, je me retrouverai avec un montage vidéo qui est d'un niveau professionnel.
Un dernier mot, François Hollandaise, sur un autre teasing de Mercredi soir, c'est ce masque de réalité mixte.
Vous avez cité Android XR.
On a bien reconnu la forme d'un masque type Vision Pro ou équivalent chez Meta.
C'est pour 2025.
En tout cas, on travaille activement sur le sujet.
Ça revient à ce dont on se parlait sur l'intelligence artificielle.
Cette capacité qu'on a maintenant à interagir avec tous les appareils qui nous entourent de manière complètement naturelle.
Ouvre le champ des possibles.
Et donc, ça rend très pertinent maintenant tout un tas d'objets qu'on peut avoir autour de nous.
D'où le travail qu'on fait et les projets qu'on a avec Google là dessus.
On aura des annonces sans doute dans les mois qui viennent, mais c'est quelque chose sur lequel on travaille énormément, effectivement.
Merci beaucoup, François Hollandaise, vice-président chez Samsung Electronics en charge de la division mobile pour la France.
On va juste préciser que les précommandes sont ouvertes pour cette nouvelle gamme S25 et que l'or arrivé aura lieu le 7 février.
Merci d'avoir été l'une de nos voix de la tech cette semaine, François.
Et à bientôt.
A bientôt, François.
Merci beaucoup.
Merci.
Bonjour, Fabien Aufrechter.
Bonjour.
Bonjour, Fabien Aufrechter.
Bonjour, Benjamin.
Bienvenue dans les voix de la tech.
Je vous présente en un mot.
Vous avez pourtant plusieurs casquettes.
Vous êtes maire de Verneuil-sur-Seine à une cinquantaine de kilomètres de Paris.
Vous êtes aussi vice-président de Vivendi en charge et spécialiste du Web 3.0.
Vous revenez, comme moi, de Las Vegas, du CES, où vous êtes notamment intervenu pendant une conférence sur l'innovation dans l'industrie du luxe, notamment en France.
Évidemment, on a envie de vous entendre sur des sujets très actuels, liés notamment à l'arrivée, au retour de Donald Trump à Washington.
Mais on parlera évidemment aussi tout à l'heure du sommet mondial de l'IA qui se profile en France dans moins de trois semaines.
L'actualité cette semaine, Fabien Aufrechter, c'est évidemment le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.
Comment est-ce que vous avez réagi dans cette photo sur laquelle on voit Donald Trump derrière son pupitre, avec à sa gauche les patrons de Softbank, d'Oracle et d'OpenAI, pour la signature de ce projet autour de l'IA qu'on appelle Stargate et qui va quand même libérer 500 milliards de dollars sur quatre ans ?
Je suis extrêmement loin d'être un Trumpiste, mais sur la tech, ce n'est pas lui qui pilote, c'est Elon Musk.
Et Elon Musk, il y a une chose qu'on peut assumer, c'est qu'il a quand même bien compris ce qui est en train de se passer.
Aujourd'hui, l'enjeu, c'est un enjeu de convergence.
Et ça, c'est quelque chose qu'en France, on ne comprend pas.
On parle toujours en France de gouvernance.
On essaie de valoriser des visions communes, ce qui est important, mais qui ne fait pas la différence.
On parle toujours de besognes sursauts avec des dimensions sociales, environnementales.
C'est important, mais encore une fois, les valeurs ne sont pas ce qui fera la différence in fine, même s'il faut évidemment impulser des valeurs, parce que l'éthique sera sans doute quelque chose de différentiel pour le coup à terme pour l'Union européenne.
Et en France, on aime bien enfin parler toujours de financement pour des IA résilientes, souveraines, de la création de trusts tout le temps, qu'il s'agisse de trusts financiers ou de trusts pour stocker les datas, notamment dans l'industrie pour les médias.
Mais ce n'est pas ça qui permet in fine de structurer, surtout à l'ère où l'IA va toujours plus vite, des dimensions technologiques fortes.
Ce qui est nécessaire, c'est avant tout des coalitions qui reposent sur des financeurs et des engagements politiques.
C'est bête, mais lorsque Trump dit "je vais aller sur Mars, nous allons aller sur Mars", eh bien je ne sais pas s'ils iront sur Mars.
En tout cas, toute l'industrie aéronautique va se mettre en ordre de marche et il y aura les financements pour aller sur Mars ou du moins pour se développer très vite et faire la différence.
Et bien c'est pareil avec ce qu'on a pu voir hier, en l'occurrence sur l'IA, à partir du moment où l'État se mobilise et tape du poing sur la table en disant "eh bien c'est parti, que vous soyez Oracle, que vous soyez Softbank, que vous soyez OpenAI, vous allez vous mettre tous ensemble autour de la table avec beaucoup d'argent, vous allez recruter aux États-Unis et développer", bien sûr que ça va faire la différence et bien sûr que pendant ce temps, nous allons prendre de notre côté en Europe autant de retard.
Cette structuration, par ailleurs, ce qui montre que c'est la clé gagnante, ce n'est pas forcément ce qui se passe aux États-Unis, on n'a pas de recul pour juger.
C'est ce qui se passe en Asie, on voit que ce sont les méthodes qui ont été utilisées pour aller vraiment très vite.
On voit en Chine, les BATX se trouvent dans la même table alors qu'ils sont concurrents avec des investissements massifs pour résoudre un certain nombre de problèmes.
On voit que c'est comme ça que ça a marché, même si évidemment, en tant qu'Européens, on voudrait quand même rajouter quelques onces d'éthique et de valeur, mais ça c'est un sujet.
Imaginez que vous avez une baguette magique et comment vous feriez, soit éventuellement en réponse à Stargate ou même sans forcément y faire référence, qu'est-ce que vous aimeriez faire en France et en Europe pour développer ce genre de projet ?
Il y a beaucoup de choses sur lesquelles il faudra, à mon avis, travailler.
La première chose, c'est capitaliser sur nos forces.
Je le disais, la recherche.
On est très fort en France et en Europe sur la recherche.
Il nous faut un consortium qui réunisse au lieu d'opposer nos chercheurs.
Aujourd'hui, je ne comprends pas la différence entre le CNRS et une RIA.
Je ne dis pas qu'il faut les fusionner, je dis qu'en tout cas, à l'échelle internationale, les gens pensent que c'est la même chose.
De la même manière, on a aujourd'hui énormément de gens qui ont cette proto-compétence du numérique, comme je l'évoquais tout à l'heure.
On a un ambassadeur du numérique, on a une secrétaire d'État du numérique, on a un station F, on a un campus cyber, on a beaucoup de choses, mais on n'a pas une structure unifiée qui répond au commandement d'un ministre du numérique.
Or, c'est ça qu'il nous faudrait.
Soyez un bon ministre du numérique.
C'est gentil, mais je postule pas dans l'état des choses actuelles.
Dans moins de trois semaines, Paris sera pendant deux jours la capitale mondiale de l'IA, avec un sommet mondial qui va réunir 700 parties prenantes, une centaine de chefs d'État.
Donald Trump et Elon Musk ont été conviés, évidemment.
Qu'est-ce que vous attendez de ces deux jours ?
Est-ce que ça peut replacer la France et l'Europe au centre du monde de l'IA et pas seulement pendant un week-end ?
Alors, je vais déjà dire ce que j'espère pas.
Ce que j'espère pas, c'est une COP21 de l'IA dans laquelle on aurait une centaine d'événements side qui seraient noyés dans la masse médiatique.
C'est ce qui va arriver.
Et dont on ne retiendrait que le tweet d'Elon Musk qui viendrait critiquer les décisions qui arriveraient.
Ça, ça serait le cauchemar.
Et j'espère que l'Élysée, j'espère que le gouvernement se mobiliseront pour éviter cette situation.
Maintenant, ce qu'il faudrait, mais je suis pas sûr que ce soit le scénario le plus probable, ce qu'il faudrait, c'est un Stargate à l'européenne.
C'est ni plus ni moins des engagements qui ne soient pas juste des engagements de trust ou des engagements philanthropiques ou je sais pas.
Non, ce qu'on a besoin, c'est des alliances, de corporate sur des sujets prioritaires.
Après, les priorités peuvent être discutées à l'échelle européenne.
Je reviens pas dessus, mais je reste persuadé que le sujet médias devrait être le sujet numéro un.
Donc, tant qu'à faire, vous espérez avoir une sorte de, voir des millions, justement, ou des milliards qui seraient au moins promis ou mis en place sur des projets définis ?
On verra. L'avenir s'écrit au présent.
Je pense qu'aujourd'hui, on a besoin d'avoir des investissements qui ne soient pas que des investissements nationaux.
Il faut des investissements de corporel, il faut des investissements en termes de temps, de talent autour de projets.
Et pour l'instant, n'étant ni ministre du numérique, ni président de la République, c'est pas à moi de dire exactement la structure que ça doit prendre.
Ça doit être négocié à l'échelle européenne.
Mais une chose est sûre, on serait tous très déçus si on ne sortait de ce sommet qu'avec un statement disant qu'il faut une IA juste, éthique et écologique.
Il va falloir un petit peu plus que des mots. Il va falloir évidemment quelques preuves d'amour, comme on dit.
Merci beaucoup Fabien Aufrechter, maire de Verneuil-sur-Seine, vice-présidente Vivendi en charge du Web 3.0.
Merci d'avoir été l'une de nos voix de la tech cette semaine et à bientôt.
Bonne année.
Bonne année Fabrice, bonne année Benjamin.
Au revoir Fabien Aufrechter, merci.


Bonjour Florian Gauthier.
Bonjour.
Bonjour Florian.
Bonjour.
Vous êtes cofondateur de l'ONG La Réponse Tech, qui est un collectif de citoyennes et de citoyens de la tech qui développe des réponses numériques innovantes pour lutter contre la désinformation, protéger la démocratie, préserver la planète.
Voilà votre profession de foi.
Et vous avez créé un outil, le dernier outil créé, qui s'appelle AskVERA, qui est basé sur l'IA, qui a pour but de vérifier les informations.
Il a été lancé il y a moins de deux mois.
On peut consulter VERA par WhatsApp ou par téléphone.
Alors pour commencer, j'ai fait un petit aperçu d'une conversation que j'ai eue avec VERA, petite enregistrée.
Alors je dis tout de suite, j'ai un petit peu édité juste les temps de réponse pour que ce soit un petit peu plus court et un peu plus dynamique.
Voilà, on écoute VERA.
Bonjour, comment puis-je vous aider aujourd'hui ?
Bonjour VERA, j'ai entendu dire que les démocrates aux Etats-Unis étaient capables d'influer sur la météo.
Est-ce que c'est vrai ?
Merci pour votre question.
Pour vérifier cette information, je vais chercher des faits récents à ce sujet.
Ne veuillez pas flinter un instant, s'il vous plaît.
Il n'y a aucune preuve que c'est vérifié qu'il s'exerce que les démocrates aux Etats-Unis ont la capacité d'influencer la météo.
Cette idée semble être une rumeur confondement.
Si vous avez d'autres questions ou préoccupations, n'hésitez pas à me les poser.
Dis-moi VERA, est-ce que tu peux me donner la recette d'une tarte aux fraises ?
Je suis désolée, mais je ne peux pas fournir de recette de cuisine.
Cependant, je suis ici pour vous aider à vérifier les faits récents.
Si vous avez d'autres questions, n'hésitez pas.
Voilà, la VERA qui… Alors, on va dire tout de suite, j'ai voulu améliorer un petit peu la voix de VERA, parce que du coup j'étais en train d'enregistrer via un micro, et puis visiblement l'IA qui a cherché à améliorer la voix de VERA lui a donné un zozotement qu'elle n'a pas.
Rassurons tout de suite les auditeurs, elle n'a pas de zozotement.
C'est très mignon.
Le son est un peu différent, je trouve.
Oui, c'est vrai.
Alors, voilà ce qu'on peut faire avec VERA.
On peut le faire en mode textuel via WhatsApp.
On lui pose des questions sur des faits.
On se pose la question de savoir si c'est vrai ou si ce n'est pas vrai.
Et elle nous donne des réponses.
Alors, j'ai envie tout de suite de commencer par ça.
Comment ça marche, VERA ?
OK, VERA, c'est donc ILM, JLPT, enfin JLPT.
L'idée, c'est que lorsqu'on nous pose une question, VERA va aller regarder sur tout internet, comme on pourrait le faire en JLPT qui connecte internet, mais elle restreint un ensemble de sources.
Elle a deux types de sources.
Les sources de fact-checking, une centaine de sources de fact-checking qui sont signataires des chartes IFCN et EFSCN, des chartes de qualité qui garantissent l'impartialité des sources.
L'AFP, les surnoms, les décoders, ce genre de fact-checking.
C'est le premier balai de source.
Et ensuite, des grands médias fiables.
Donc là, on a 250 médias qui sont des listes du GTI, Journalism Trust Initiative, ou une première liste de presse de courrier international.
Ce sont des listes qui ont été construites par notre comité d'experts, qui sont encore en cours et qui sont évidemment accessibles sur le site.
Je vais en permettre pour le dire.
Je reviens à la question posée.
Lorsqu'on pose une question à VERA, elle va regarder, parmi ces sources de fact-checking, parmi ces grands médias, si ce fait a été vérifié ou si cette question trouve une réponse.
Et donc, ça peut être des réponses qui viennent d'arriver, donc qui peuvent être très récentes.
Ensuite, si elle le trouve, elle va privilégier toujours des sources de fact-checking, qui sont des sources de plus haute qualité, des plus récentes.
Et si elle ne trouve pas, elle la regardera parmi les grands médias.
Une fois qu'elle a trouvé la réponse, elle va lui communiquer la réponse à la question posée.
En citant toujours ses sources.
Grande différence avec un GPT, par exemple, c'est que VERA n'a pas le droit d'aller chercher ailleurs que ses sources.
C'est soit l'information est trouvée parmi ses sources fiables, soit elle ne l'est pas trouvée.
Dans ce cas, elle ira dire, "VERA, je n'ai pas trouvé le mot qui mentionne..." Elle donne toujours ses sources.
Et surtout sur WhatsApp, ou là, pour le coup, c'est possible de cliquer dessus.
Quand on pose une question, tout de suite, elle propose une, voire deux sources.
Comme ça, on donne la plus grande variété d'opinions.
Et par téléphone, évidemment, qu'on ne peut pas cliquer avec sa voix, elle dit d'après le New York Times, d'après le Chicago, d'après...
Si je comprends bien, Florent Gattier, vous le disiez, c'est un GPT, donc, issu d'OpenAI, que vous avez façonné pour être plus fiable que ChatGPT.
C'est ça l'idée ?
C'est un GPT qui est entièrement restreint dans son eau de source.
Il n'a pas le droit d'aller ailleurs.
Ce qui limite énormément les hallucinations.
Elle n'a pas pour mission de répondre "coute, coute, coute", elle a pour mission d'aller voir si quelque chose a été vérifié, et de le retranscrire de la manière la plus simple possible.
En fait, la plus grande différence avec un GPT ou un ISRAEL, c'est sur la visibilité.
C'est quand c'est un russe, un simple numéro de téléphone, à qui on peut poser une question, via WhatsApp ou via téléphone.
C'est un autre cas.
On veut vraiment diminuer le temps au maximum.
Pour vérifier l'information sur Vera, c'est deux secondes.
Plus on diminue, c'est plus long.
Qu'est-ce qui vous a donné l'impulsion pour lancer le projet AskVera ?
Est-ce qu'il s'est passé quelque chose de spécifique ?
Est-ce qu'il y a eu un jour de bascule, où vous vous êtes dit "il faut qu'on fasse cet outil" ?
Clairement, la bascule s'est faite au dernier législatif en France.
On a été extrêmement choqués par la facilité avec laquelle on pouvait raconter n'importe quoi au micro, hors de grande audience, juste la veille des élections.
Et l'impact que ça a sur l'opinion publique, et in fine sur le vote des Français, est hyper choquant.
Et là, je parle déjà de la France, c'est partout pareil.
Justement, sur le financement, si vous rencontrez le succès qu'on vous souhaite, comment allez-vous vous y prendre pour financer ça ?
Qu'avez-vous comme ressources ?
J'ai même envie de parler de ressources.
On sait que l'IA est souvent montrée du doigt parce que ça consomme beaucoup de ressources.
Je ne parle pas uniquement de finances, bien sûr, mais d'énergie, d'eau, etc.
Comment allez-vous pouvoir grandir, et dans quelles conditions ?
On essaie de limiter au maximum le nombre de requêtes qu'on fait.
C'est vrai qu'on dépense de l'énergie, mais c'est pour combattre la désinformation qui elle-même a un impact sur le climat.
Ce n'est pas une bonne utilisation de ressources.
C'est un peu la logique.
En revanche, on est en train de calculer exactement le coût de chaque message, de chaque question posée, pour être transparent là-dessus, et voir si on peut les minimiser, notamment via notre comité d'experts.
Sur la partie financement, aujourd'hui on est autofinancé, on a des projets pour combattre la désinformation en période électorale, organisés par ThinkEngine.
On a gagné le premier prix, on a eu l'idée, un mois après on a présenté des rails, ça nous a donné 5000 euros, on a la finale bientôt, on espère qu'on va la gagner.
Notre objectif, c'est de se lancer probablement en Roumanie, il y a des élections qui arrivent, qui ont été décalées à cause de la désinformation sur TikTok.
Nous, on aimerait un numéro romain, sur lequel n'importe quelle personne en Roumanie pourrait poser des questions et les utiliser gratuitement, en période électorale, avec pour le team de questions réelles, et de voir si ça peut aider les gens à se protéger des ingérences qui sont très très fortes en Roumanie.
Florian, si on veut essayer et utiliser Vera, quel numéro on ajoute sur WhatsApp ?
Oui, le plus simple.
Sur les différents moyens.
L'un, c'est d'aller sur "Ask Vera" et l'autre, c'est de cliquer sur "Discuter avec Vera".
Il y a deux options, soit on lui passe un coup de fil, le numéro est disponible, soit on ouvre une conversation sur WhatsApp, un bouton, la conversation se roule, et là vous pouvez lui poser n'importe quelle question.
"Ask Vera" pour "OK".
C'est exactement ce que j'ai fait.
Merci Florian Gauthier d'avoir été le nouveau directeur cette semaine.
On vous souhaite beaucoup de succès avec "Ask Vera".
Merci beaucoup.
A bientôt.
C'est la fin de cet épisode 21.
C'est un immense plaisir de reprendre le rythme hebdomadaire des Voix de la Tech avec toi Fabrice, et avec vous chaque vendredi après la folle semaine du CES de Las Vegas.
Mais on se réserve le droit de recommencer en quotidienne, car visiblement ça vous a plu.
Merci à tous d'ailleurs de vos retours positifs sur notre couverture du CES.
On vous donne déjà rendez-vous vendredi prochain.
On sera le 31 janvier pour le numéro 22.
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Merci de votre fidélité et à vendredi prochain.

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